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[Romans] Une vie pour ton empire


Kanon
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Hey, toutes les remarques sont les bienvenues, l'idée est que cela plaise au plus grand nombre, quitte à influer sur la tournure (dans une certaine mesure...) du récit, c'est du live, pas un truc pré-écrit à l'avance. :__yes__:

 

aodpul36633.jpeg Une vie pour ton empire

 

 

Posant comme à l'accoutumé son front contre la vitre, le regard arrimé à la ligne d'horizon, Akira ne prête plus attention au décor et encore moins aux discussions des personnes voyageant avec lui dans ce compartiment. Sur les huit places disponibles, quatre sont occupées. À un siège de lui une fille, étudiante de prime abord, parcourt les pages d'un magazine de psychologie avec une expression laissant deviner une lecture presque forcée.

 

Les jambes croisées, le magazine posé, sa main délicate tourne les pages avec une précision et une légèreté illustrant parfaitement son intérêt pour les sujets ainsi que sa lassitude quant à la façon dont ils sont traités. À la fois élégante et absente à tous ceux qui pourraient vouloir dialoguer par intérêt pour cette qualité, son regard quitte sa lecture uniquement pour contempler la succession de paysages, la vitesse du train ne lui offrant néanmoins pas le loisir de les apprécier comme elle le souhaiterai, la ramenant inexorablement au papier glacé qu'elle feuillète. Lors de certains de ces allés-retour, elle s'arrête sur Akira pour toucher furtivement l'émotion que son regard fixe laisse transparaître. Total abandon à la situation ou profonde absorption dans des pensées aussi fascinantes qu'éprouvantes, elle ne s'attarde jamais probablement car elle n'aimerai pas qu'il s'en aperçoive et la regarde à son tour. Lorsqu'elle posa les yeux sur lui la première fois ses pensées tournèrent autour de ses origines asiatiques, pour en arriver à la conclusion d'un métissage avec l'occident. Vietnam, Chine, Japon, rien ne lui permît de dégager une idée arrêtée. Seule l'expression de son regard attaché à un point visible uniquement en étant assis à sa place lui fournissait quelques occasions de laisser ses pensées s'éloigner des contrés déshumanisées que les pages de son magazine lui offraient.

 

Son voisin d'en face s'excusa une nouvelle fois de la heurter du pied, ne trouvant manifestement pas la position alliant confort et respect de l'espace de chacun. L'animation qui caractérisait son échange avec son voisin et probable ami n'arrangeait rien, oubliant qu'il y a quelqu'un face à lui à chacun de ses piques d'engagement dans la discussion. Les deux hommes se connaissent, à l'évidence, leur échange semblant guidé par la franchise et le soucis de ne pas imposer bêtement son point de vu. À les entendre Syllia identifia rapidement leur profession. Celui de gauche est enseignant dans un lycée de Z.E.P. quant à son voisin, qui ne sait pas quoi faire de ses jambes, il ne fait aucun doute qu'il s'agît d'un médecin, bien que sa spécialité ne lui apparaisse pas clairement pour l'instant. Elle a beau essayé de les ignorer aussi fort que leur volume sonore l'exaspère, son magazine ne l'aide en rien dans cette entreprise et elle finie par prêter de plus en plus attention au contenu de la discussion.

 

- " Tu oublies que la mission principale de l'éducation nationale est de fournir les mêmes chances à chacun, l'objectif tacite étant de ne pas faire de l'injustice de la naissance le juge de paix de la trajectoire de chaque citoyen. "

 

- " Justement ! Travaillant dans ce lycée je ne sais pas comment tu peux encore sortir ce genre de niaiserie idéaliste ! Je ne sais plus si tu fermes les yeux pour que cet idéal survive ou si tu t'y accroches pour pouvoir continuer à camper cette ridicule posture de chevalier. Non mais franchement, tu crois sérieusement que cette idée peut-être appliquée ? C'est toi qui oublis bien trop vite comment est structurée cette institution, qui sont les réels détenteurs de l'idéologie et par dessus tout, qui a le pouvoir de la mettre ou non en action ! "

 

- " Ho ça va, tu ne m'apprends rien et tu le sais bien, gros malin. Tu n'as pas changé sur ce point, toujours aussi facilement enclin à porter la discussion sur le plan systémique, sur la politique. Pas que ce soit sans intérêt, mais en ce moment ce qui en a pour moi c'est la façon dont je peux faire vivre cette idée dans ma classe et mes manques, que je ne peux que constater. C'est bien mon honnêteté, ne t'en déplaise, qui me pousse à cogiter sur le sujet. Je sais parfaitement que cette niaiserie, comme tu aimes tant l'appeler, ne me fait pas briller. Pour la self-estime de chevalier, tu peux repasser. "

 

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J'ai lu Kanon et j'ai été agréablement surpris tes descriptions sont intéressantes sans pertuber réellement le récit et j'ai hâte de lire la suite. La discussion entre les deux profs est très plausible de plus :)

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En espérant que cela te plaise Keibro. Tu vois deux enseignants toi, pourquoi pas, il paraît que la sagesse implique de pouvoir apprendre de tous.

 

Son camarade croyait le mettre au pied du mur en tapant dans la célèbre vanité de ceux qui uvrent pour l'intérêt commun, mais se retrouva finalement pantois devant le large sourire affiché. L'idéologue vindicatif, qui lui revenait en mémoire quand il pensait à leurs échanges d'étudiants, n'était manifestement plus aussi présent. Du moins, son angle d'approche avait évolué, la pratique sans doute, mais pas seulement. Il sentait pointer les prémices d'une théorisation impliquant un engagement qui n'était pas familier pour son compère.

 

Les derniers mots de l'enseignant arrachèrent pour la première fois le regard d'Akira à l'horizon pour le poser sur lui, ce que tous remarquèrent avec la surprise que l'on éprouve lorsqu'un meuble se met à bouger. Hakim, le médecin, embraya :

 

-" Tu me rassures là, à un moment j'ai crû que tu allais me ressortir les fadaises que tu radotais à l'époque. Pour la nostalgie c'est sympa, mais cela m'a également inquiété un instant que de t'imaginer stagner dans un tel marais d'idées mal dégrossies."

 

-" Et bien merci, ceci me montre par contre à quel point tu as toujours autant de facilités à arrêter ton idée ou à saisir le pire, en grand inquiet que tu es resté. Peut-être parce que cela t'a replonger dans la même position qu'à l'époque, où tu as naturellement réagi avec la même vigueur défensive quand cela touche à une idéologie nous plaçant en position de vider l'océan à la petite cuillère."

 

Son camarade ne pût retenir un rire enjoué, constatant que François avait fait un bout de chemin, tout en étant dans le même temps gêné, sa réaction rapide et irréfléchie le ramenait bien en arrière. La gêne ne dura pas plus longtemps que cela, François gardait juste un air amusé, constatant que le caractère d'Hakim était toujours aussi vif.

 

-" Mais dis moi, tu disais réfléchir à la façon de mettre en action cet idéal dans ta classe, tes élèves ont également le statut de cobaye ? "

 

Akira et Syllia fixèrent de concert Hakim, piqués par le propos et curieux d'identifier le fond du projet évoqué.

 

-" Comme tu y vas, pour ce qui est des idées les conséquences sont tout de même moindres que celles occasionnées par des professionnels uniquement astreints à un devoir de moyens, sans que l'amplitude ni la pertinence de ces derniers ne soient contrôlées. "

 

-" Aïe. "

 

-" Oui je sais, ça fait mal au mental d'imaginer devoir mettre sa vie entre les mains d'irresponsables potentiels, mais ce n'est peut-être pas exactement la raison de cette sensation désagréable à la base de ton crâne."

 

-" Haaaa, ça te plaît de tirer sur les médecins, hein ? "

 

-" Faut bien, à trop les protéger par égard pour leur haut degré d'utilité au sein de la société, certains finissent par régresser, voir à oublier certains fondamentaux. "

 

 

 

 

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À mesure que le soleil disparaissait derrière la ligne d'horizon en diffusant une lumière chaude, étirant les ombres de toutes choses, l'ambiance du compartiment devenait plus confortable.

 

Hakim considéra avec le plus grand sérieux la remarque de son voisin, d'ailleurs c'était également le cas pour Syllia qui observait ces deux hommes avec un intérêt croissant. À n'en point douté le silence créé par Hakim, plongé dans ce que Syllia supposa être un examen de conscience, forçait le respect. Pendant que son compère était occupé à brasser les aboutissants de ses dernières paroles le regard tourné vers l'intérieur, François pût observer combien Syllia était attentive à la réaction d'Hakim. Considérant le contenu de l'échange face auquel elle pouvait tout au mieux entendre sans écouter, cette réaction combinée à un charme gothique assez magnétisant, souligné par des yeux noirs aussi fins que profonds en raison du sérieux de l'instant, finirent de piquer sa curiosité. Jusqu'à présent il était bien trop absorbé par la discussion pour la regarder autrement que comme une passagère à l'apparence studieuse dont la lassitude évidente faisait penser à une sorte de contenance difficile, celle d'un esprit aiguisé n'ayant à l'instant aucun sujet à égrainer ni de fourreau suffisamment enveloppant pour s'y reposer.

 

Syllia remarqua que François était tourné vers elle et en voyant son expression teintée d'intérêt et marquée d'un léger sourire éclairant partiellement la partie droite de son visage, elle ne pût s'empêcher de laisser transparaître une légère confusion propre aux instants où le silence et l'austérité ne suffisent plus à garantir la quiétude en notre fort intérieur. Le remarquant, François qui n'avait pas l'intention de la mettre mal à l'aise par un glissement dans un rapport de séduction marqué par un regard insistant voir inquisiteur se ressaisit. Effaçant ce sourire et adoptant l'attitude la plus digne dont il était capable, il engagea la conversation avec pour principal objectif de dissiper la gêne apparente de Syllia, conscient d'en être la cause.

 

- " Excusez nous, quand nous commençons ce genre de discussion on fini toujours par s'enflammer à un moment ou l'autre. "

 

Considérant le ton et le changement d'attitude de François, Syllia lui sourit :

 

- " C'est gentil de vous en soucier mais rassurez-vous, vos échanges ont presque fini par me distraire. "

 

Hakim leva les yeux et s'adressa à elle avec une pointe de confusion, tout en ranimant une bonhommie qui semblait être sa marque de fabrique.

 

- " En plus je n'arrête pas de vous heurter depuis le début du voyage, désolé. Vous êtes étudiante, de retour ou en partance pour vos terres natales ? "

 

- " Précisément, étudiante en philosophie. Pour ce qui est de mon point de départ ou d'arrivée, il n'a rien à voir avec le pays qui m'a vu naître. "

 

En s'allumant les lumières du compartiment hottèrent toute possibilité à Akira de voyager par la pensée avec toute l'ampleur d'esprit permise par le support de grands espaces et plus particulièrement par la flottaison sans repères sur la ligne de fuite de l'horizon. La vitre n'était plus à présent qu'un vaste miroir laissant seulement transparaître le défilement régulier et rapide des formes ombragées composant les paysages traversés, dans une lumière orangée déclinante. Il considéra néanmoins un instant la chose, ses yeux se plissèrent, accompagnant un mouvement ressemblant à une forme de recueillement joyeux faisant naître un large et paisible sourire. Le reflet de la scène se jouant dans le compartiment avait pour lui quelque chose de réjouissant, d'intéressant. En pensant à l'attitude et aux répliques de sa voisine Akira se focalisa sur son reflet, accroché par le cursus revendiqué, le ton et la formulation de sa dernière phrase.

 

 

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S'imprégnant de tout ce qu'elle donnait à voir, à entendre pour identifier les contrés où elle évolue, son attention s'attarda sur le caractère aiguisé de ses mots, de son phrasé, ce qui l'orienta naturellement vers une mise en perspective avec la force et la couleur émotionnelle émanant de son cœur. Il touchait là aux limites de ce que le reflet pouvait montrer avec qualité. Il se détourna de ce miroir imparfait pour considérer directement la réalité de cette fille qui semblait relativement bien armée, dont la féminité flamboyante plaça Akira en un instant à la périphérie de ce qu'il désigne habituellement comme la galaxie d'un individu : une lumière invisible à l'œil, de laquelle émane tout les systèmes qui la composent. La teneur de son activité, les radiations émotionnelles, sa combativité, l'acuité de sa pensée, la pertinence des mots dans son expression, leur coloration, en considérant chaque individu à travers sa galaxie personnelle Akira met la sienne en mouvement. Les apparences peuvent être trompeuses, c'est bien pour cette raison qu'il investi largement son univers, ne présupposant de rien et préférant surestimer que sous-estimer chaque alter égo. Ceci lui permet d'être plus réceptif. Partant du postulat que ce n'est pas parce qu'une chose est invisible qu'elle n'existe pas, en stimulant toute la complexité de son univers à un instant ceci peut faire raisonner celle de la galaxie à proximité.

 

- " Qu'est-ce qui vous a orientée vers cette discipline, vous projetez d'enseigner ? "

 

François orienta naturellement la discussion vers son domaine de prédilection. Syllia s'empressa de le relever, imaginant rapidement vers quel schéma relationnel ce chemin les emmènerai, ce qui l'ennuyait à l'avance.

 

- " La curiosité pour divers horizons de pensées et un manque d'intérêt sincère et profond pour les autres disciplines ou sciences humaines. "

 

Syllia aperçue du coin de l'œil une légère réaction d'Akira. Tournant légèrement la tête vers lui, elle replaça ses cheveux derrière son oreille dans un mouvement rapide et constata avec surprise qu'Akira la regardait. Surprise tenant au fait qu'elle ne l'imaginait pas faire attention à elle, lui qui semblait collé à la vitre depuis le départ du train comme un rémora sur le flanc d'un requin. Akira s'amusait de sa réponse et affichait un sourire complice, comprenant la but de la manœuvre et l'écueil ainsi évité. Syllia lui rendit son sourire, ce qu'Hakim et François relevèrent comme la marque les inscrivant au banc des gros lourds de service. François comprit que sa profession n'étant un secret pour personne dans ce compartiment, la réponse de la demoiselle et l'échange de sourires des jeunes gens le rendait coupable de condescendance passive, faisant maladroitement flotter l'étendard de son statut à l'horizon d'une question n'ayant pourtant rien d'offensant.Tout au plus faisait-elle le jeu d'idées reçues sur la viabilité de cette filière. Il en déduit alors ce que cela pouvait avoir de détestable pour un étudiant suivant ce cursus, occultant involontairement la possibilité d'un intérêt intrinsèque pour la pensée. Ceci fini également par l'amuser : il n'avait rien apprit des objectifs poursuivis mais la réponse de la demoiselle en disait long sur son affliction pour l'institutionnalisation de la connaissance et suggérait un sens critique bien trempé.

 

La réaction d'Hakim fût toute autre, le spectacle de cette entente silencieuse avait pour lui quelque chose de désagréable et entreprit d'en savoir plus sur le jeune homme.

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Il établit le contact visuel et lança avec assurance :

 

- " Vous jeune homme, votre choix s'est porté sur quelle voie, universitaire, technique ? "

 

Akira le regarda en essayant de définir ce qui le poussait à l'interroger de la sorte, percevant dans le ton de la question une sorte de défiance, somme toute assez ridicule étant donné qu'ils ne se sont pas adresser la parole jusqu'à présent. Akira scrutait avec attention le regard et la posture de l'homme, ce qui devait le renseigner sur la nécessité de répondre et dans ce cas, sur la façon de le faire. Il comprit que l'homme n'avait pas le moindre intérêt pour son parcours, s'agissant d'un bête exercice de rhétorique et de convenances sociales, histoire de l'inclure dans la discussion car cela devait le gêner d'avoir dans le compartiment une personne qui écoute, ou du moins qui entend, gardant le silence. Considérant le peu de fond de la motivation, se réduisant à un comportement social grégaire, Akira décida qu'il n'avait aucune obligation d'exhaustivité dans sa réponse, pouvant parfaitement cantonner sa réponse au pré carré de l'attitude de son interlocuteur.

 

- " Je nettoie les boxes d'animaux dans un zoo ".

 

- " Dans quel zoo ?"

 

- " Thoiry, celui où les visiteurs ne descendent même pas de voiture et polluent l'espace des animaux ".

 

- " Je vois ".

 

- " Vous voyez quoi ? "

 

- " Que vous vous souciez de leur sort ".

 

- " Pas vous ? Que sont les animaux pour vous, un garde manger ? "

 

- " Je n'emploierai pas ce terme, disons que cela me semble dans l'ordre des choses ".

 

- " Donc c'est précisément ce qu'ils sont pour vous mais vous ne voulez pas vous voir associer au statut de prédateur, vous allez me dire que vous les respectez ? "

 

- " Précisément ".

 

- " Vous tuez et mangez ce que vous respectez ? "

 

- " On peut très bien manger de la viande en s'assurant de la provenance et des conditions dans lesquelles les animaux vivent et meurent ".

 

- " Donc vous considérez l'homme comme un prédateur, étant au sommet de la chaîne alimentaire".

 

- " C'est un fait, je ne vois pas comment le réfuter ".

 

- " Vous ne le réfutez pas car pour vous l'homme est un animal comme les autres, n'est-ce pas ? "

 

- " Je n'irai pas jusque là, nombres de capacités et de développements donnent un statut singulier à l'homme ".

 

- " C'est son statut, sa position qui légitimerai son droit de vie et de mort ? "

 

- " C'est la chaîne alimentaire".

 

- " Donc si l'homme a un prédateur naturel, vous trouveriez normal, naturel de vous faire chasser et tuer ".

 

Tous suivaient l'échange avec attention. Une fois ce raisonnement posé le silence s'installa. Naturellement chacun devina où Akira voulait en venir, les aboutissants de ce raisonnement étant par ailleurs nombreux.

 

" la loi du plus fort, si douce aux oreilles des puissants, si écœurante pour les galériens en prise avec les aspects les plus éprouvants de la condition humaine. Un monde les sépare : les premiers naturellement bien dotés sont afférés à accroitre leur territoire et à manger plus que de nécessaire, se bornant à satisfaire leurs besoins élémentaires, les seconds pour faire vivre leurs visions ou pour survivre dans le désert, choisissent ou sont contrains de se passer de tout, voir à abuser de nourritures malsaines qui par contre sont bien disponibles ".

 

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En entendant ces mots Syllia ne pût s'empêcher de réagir vivement :

 

- " Ta vision est particulièrement manichéenne, le monde se diviserai en deux catégories avec d'un côté les porcs et de l'autre les brebis de Dieu ? "

 

Un rictus léger apparu aux coins des lèvres d'Akira en considérant la reformulation de sa voisine, n'appartenant manifestement pas à l'une de ces deux catégories grossières. Voyant une vague se lever dans le regard de Syllia, Akira ne répondit pas, sachant parfaitement que la suite était à venir.

 

" Tu interroges l'éthique de manière sectaire, excluant par là tous ceux qui, justement en prise avec les affres de la réalité, ne sont pas en position de s'acquitter du coût émotionnel qu'implique cette vision, tout en prenant position sur la colline que constitue ta conclusion. "

 

Akira se mît à rire en entendant ces mots particulièrement justes et bien posés. Syllia fût passablement déstabilisée par cette réaction, se demandant s'il s'agissait là d'une moquerie ou d'une réaction honnête, reconnaissant par là la justesse de sa remarque. La détente d'Akira et son regard la fixèrent assez vite sur la façon dont il prenait la chose, à n'en point douté la moquerie ne semblait pas être la source de cet éclat de rire. Pourquoi un argumentaire aussi tranchant se demanda-t-elle, pour le plaisir de saigner l'esprit de son interlocuteur, pour le jeu ? Oui, la dernière hypothèse semblait la plus probable au regard de la légère mais néanmoins palpable vanité du ton d'Hakim dans sa façon de l'interroger. Elle regarda Hakim et se dit que la réaction était tout de même disproportionnée. En revenant à Akira ce dernier effaça tout sourire et la regarda de manière assez solennelle, laissant danser une lueur amicale.

 

- " Tu as raison, tout cela manque de précision, je vais donc affiner le propos pour qu'il traduise plus fidèlement ma pensée. Pour moi la question n'est pas vraiment de légiférer sur le régime alimentaire des uns et des autres, quoi que au niveau mondial ça me démangerai un peu pour calmer l'appétit des entreprises privées et le pillage généralisé qu'elles génèrent, mais plutôt d'interroger la façon dont l'agressivité, l'esprit du prédateur se manifeste chez nous et plus que tout d'atomiser les biais de raisonnement et les arrangements nous mettant à distance des conséquences ".

 

Hakim se redressa dans son fauteuil, posant les coudes sur les genoux, le buste en avant et fixait Akira avec un air amusé.

 

- " Je comprends mieux maintenant la teneur de vos premiers mots, même si leur acidité me laisse un arrière goût assez désagréable. "

 

- " vous pensez que mon raisonnement est impertinent ? "

 

- " Non justement et c'est ça qui me dérange, le prix de l'idéal ".

 

- " Peut-être parce que vous comprenez qu'il n'y a finalement aucune gloire à tirer de la mise en action de certaines pensées existentielles, seulement à s'interroger sur notre capacité à payer. C'est justement quand il n'y a aucune vanité retirée et que le coût est élevé que l'on éprouve vraiment notre attachement à l'idéal ".

 

- " Vous rigolez, vous n'êtes pas sans ignorer le cursus qui a été le mien, ni ce qu'il implique comme discipline et sacrifices ! "

 

- " Oui et pourquoi vous avez payé le prix ? Si vous parlez de sacrifice c'est que quelque chose a dû mourir et que ce qui est mort avait de la valeur pour vous non ? "

 

- " En quelque sorte, il s'agît bien de cette dialectique ".

 

Syllia écoutait l'échange avec un recul laissant supposer un regard différent sur le sujet. Les convictions. C'est peut-être ce qu'il y a de plus difficile à apprécier chez quelqu'un. François n'était plus présent depuis quelques temps, absorbé par une réflexion personnelle. Elle avait bien envie de le relancer sur la question de la politique qu'il souhaitait mettre en place dans sa classe, mais ne savait pas comment aborder la chose. D'autant plus qu'il semblait accaparé par des pensées n'ayant à priori rien de léger.

 

Akira sorti un paquet de cigarettes blanc, marque Sakura, son briquet et s'excusa au prés de ses voisins les invitant ainsi à le laisser passer. Le wagon était bien non fumeur mais à priori Akira projetai de resquiller dans un des sasses, ce qui amusait Syllia. Bel exemple de toxico se disait-elle.

Modifié par Raiton

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Les mouvements des uns et des autres tirèrent François de son absorption. Syllia en profita alors pour l'interroger.

 

" - Lors de votre discussion avec votre ami vous évoquiez votre volonté d'appliquer une pédagogie ayant pour ambition de donner corps à l'égalité des chances dans les écoles de la République, qui affichent effectivement cet idéal ".

 

" - Oui, qu'est-ce qui vous interroge précisément ? "

 

" - Je serai assez curieuse de connaître les réflexions que vous nourrissez à ce sujet, voilà tout".

 

" - C'est vrai François, nous avons laissé ça de côté tout à l'heure, qu'est-ce qui est à l'origine de cette lubie ? "

 

" - La pratique. "

 

" - J'imagine mais pourque cela te travaille dans ces proportions, je me dis que tu as dû étrenner quelques dossiers bien relevés, te disant après coup qu'en agissant différemment tu aurais orienté la situation d'une autre façon. Tu as mis le doigt dans certaines difficultés personnelles d'élèves ? "

 

" - Même sans rentrer dans le détail, on fini par avoir l'il, rien n'est plus frustrant que de percevoir une chose et dans le même temps de se dire que l'on a pas les moyens et la latitude nécessaire pour y remédier ".

 

Syllia considéra le champ évoqué.

 

" - Vous pensez à une manière différente d'enseigner ? "

 

" - En quelque sorte, je sais qu'avec certains mon angle ne peut-être le même qu'avec les autres si je veux qu'il y ai des avancées. Un enseignement commun avec une pédagogie spécifique à chacun, je me retrouve avec un dilemme qui à l'heure actuelle ne pourrait être solutionné qu'avec l'acquisition du don d'ubiquité ou d'étirement du temps. On peut toujours le prendre par moments, mais ce n'est pas suffisant. En Z.E.P. les difficultés de l'un raisonnent avec celles de l'autre, différentes mais tout aussi épaisses. Cerise sur le gâteau le travail de concert avec les assistants et assistantes sociales gangrénés par l'usure nous place seuls face à leurs réalités. Les plus motivés d'entre nous s'accrochent et rehaussent leur niveau, blindés de café, mais c'est une décision personnelle aux conséquences qui le sont tout autant. Au final nous sommes seuls face à notre pratique et la hiérarchie n'est ni une ressource ni un liant, se bornant à observer des indicateurs quantitatifs sur le fonctionnement de l'établissement, cramponnée à la loi et au disciplinaire comme ultime réponse face au chaos absorbé par certains élèves. "

 

La porte du compartiment s'ouvrit et Akira regagna sa place en enjambant les pieds des uns et des autres, laissant sur son passage une vague odeur de tabac fruité se propager.

 

Une fois Akira installé, Syllia se tourna à nouveau vers François :

 

- " Vous semblez plus interroger vos capacités que votre pratique. Effectivement, nous avons tous un plafond dans notre volume d'activité et même si elle est variable voir élevée chez certains, au final nous trouverons la limite et le questionnement sur la qualité, sur la méthode, reviendra sur le devant de la scène. "

 

- " C'est bien mon propos mais la dynamique est plus complexe, je vois comment faire avec certains, je maintiens ce niveau d'exigence un certains temps mais ceci fini toujours par interroger mes ressources. "

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- " Quand je repense à mon parcours scolaire et aux difficultés rencontrées par les professeurs avec certains de ma classe, j'en arrive à la conclusion que l'attitude, le contenu émotionnel qui émanait de l'enseignant faisait toute la différence. Que nous soyons intelligents, versés dans la rhétorique ou connaisseurs des us et coutumes de nos élèves, le sentiment et la vigueur avec laquelle il s'exprime restent à mon avis le meilleur vecteur de communication, de la transmission des connaissances formelles et d'une vision. "

 

En entendant cela Akira eut une réaction vive. Fixant Syllia avec une intensité certaine, son regard prit des reflets verts et sa dureté semblait soutenue par un halo gris métallique cerclant l'iris :

 

- " Chaque élève est en quelques sortes l'otage de son professeur et de ce qu'il représente pour lui, irradié bon gré mal gré par ses frustrations, ses besoins de dominance, de vengeance, trouvant dans son statut et la jeunesse de son public le terreau idéal pour que son vice, pour que son mal s'extériorise. Une communication émotionnelle tu dis, c'est justement sur ce versant que la plupart chutent. Un bon cœur couplé à une expression hésitante qui face à l'adversité finie par être dominée par la nécessité de se protéger, des agressions répétés qui jettent l'enseignant face à la tentation d'une expression plus violente qu'autoritaire, tout les travers trouvent leurs racines dans cette terre. Le moyen le plus simple de formaliser une méthode garantissant l'intégrité psychique de l'enseignant et la salubrité de sa communication, de son enseignement, reste son professionnalisme et la teneur de sa discipline, de sa philosophie personnelle, peut-être moins palpable et accessible qu'une bonté puisant sa source dans un lien touchant au maternalisme ou au paternalisme, mais même si l'on a pas accès à cette philosophie, tout à chacun peut en apprécier la manifestation. Pour moi un enseignant a plus à voir avec un maître qu'avec un père ou une mère. La qualité de la transmission étant alors dépendante du degré d'appropriation, d'incarnation de sa philosophie, de sa vision. C'est bien pour cela que certains élèves testent instinctivement l'enseignant, traquant un éventuel écart entre ce qui est annoncé et ce qui est. "

 

Cela jeta un froid, la gravité venait de frapper et que ce soit Syllia, François ou Hakim, chacun venait d'être projeter dans une dimension bien moins anodine dans la façon d'appréhender l'enseignement. Cela aiguisa la curiosité de Syllia, François semblait parfaitement absorbé par le tableau dressé, considérant chaque détail avec précision pour finalement prendre assez de recul pour observer la toile dans sa totalité et en saisir l'esprit. Quant à Hakim, son regard était rivé à celui d'Akira. Ce dernier le remarqua et comprit qu'il essayait d'apprécier ce qui dans son vécu pouvait amener ce jeune homme à entretenir une vision aussi aiguisée sur le sujet. Naturellement Akira se détourna, lui faisant comprendre au moment où le contact visuel direct se rompait qu'il n'avait pas intérêt à venir le chercher sur ce terrain, ne lui laissant pour seul éclat que celui de l'acier qui cernait son regard, pour finalement le faire disparaître sous ses paupières. En réaction Hakim retrouva le maintien de son dossier. Se callant au fond de son fauteuil, il considéra l'attitude de Syllia et François. Ce dernier n'avait pas décollé le dos du dossier, la tête posée sur l'appui tête, le regard tourné vers ses pensées, affichant une expression teintée d'une légère aigreur, celle-là même qui lui donnait un accès privilégié à la réalité évoquée par Akira. Syllia qui avait capté la teneur de l'échange visuel entre Hakim et Akira fût assez gênée quand il se détourna et qu'il rouvrit les yeux car à présent il lui faisait face avec la certitude qu'elle était assez intelligente et observatrice pour apprécier la réalité évoquée ainsi que sa réponse à l'attitude d'Hakim. A présent dépourvu de tout éclat métallique, paupières mi-closes, son regard ne la mettait pas pour autant à l'aise. Akira le comprit et entreprit de la questionner sur son parcours scolaire.

 

- " À t'entendre on comprend que certains de tes camarades devaient êtres assez joueurs avec vos professeurs, c'était quoi leur jeu préféré ? "

 

Cela réassura Syllia qui lui offrit un large sourire puis un léger rire en pensant aux frasques de ses camarades.

 

- " un mélange de jeux de mots, d'esprit de contradiction et une propension à se faire plus bête qu'ils ne l'étaient en réalité pour replacer le professeur en position de confort dans son autorité habituelle face aux mauvais élèves, pour ne pas l'humilier et ainsi reprendre le jeu une fois à distance de la ligne rouge. "

 

Cela amusa beaucoup Akira :

 

- " J'avais également des potes qui entretenaient ce genre de jeu, par contre ils n'avaient pas toujours l'intelligence de ménager le professeur et pour leur malheur ne se souciaient pas toujours de la position de la ligne, mais cela faisait notre bonheur : toujours drôle de voir un professeur en mode fureur. Ils jouaient les héros face à l'autorité et nombres d'entre nous y assouvissaient une certaine vengeance collective car nous venions de la même école primaire, où nous nous étions coltinés les mêmes connards et les mêmes mégères. "

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  • 1 month later...

L'emploi de ces termes interpella légèrement François et distilla en lui un sentiment de gène allié à une curiosité somme toute déplacée, s'interrogeant ensuite sur la proportion de défoulement gratuit que pouvait contenir de tels propos. Le train ralentissait doucement, ce qui ramena chacun à son emploi du temps et à la réalité du parcours à venir une fois arrivé en gare d'Austerlitz. Syllia rangea son magazine dans son sac à main pour en sortir son portable et consulter ses messages. Hakim et François échangèrent quelques mots à propos de l'ami en commun qu'ils allaient revoir et commencèrent à évoquer des souvenirs, s'interrogeant l'un l'autre sur d'éventuelles nouvelles de différents amis.

 

L'obscurité était à présent pleinement installée, faisant briller les lumières lointaines des tours de la banlieue traversée à faible allure. Malgré les reflets de la vitre Akira les regardait défiler avec une expression figée, sombre, à l'image de ce que cette contrée devait représenter, sans toutefois pouvoir les quitter des yeux. En passant à proximité d'un complexe industriel désaffecté, une cimenterie à priori, Akira reconnu le tag du clan, celui de son père, représentant le kanji« Paradis ». Son regard se durci et une tension commença à prendre son bras gauche, lui faisant serrer le poing entre sa cuisse et l'armature de l'accoudoir, le dos de la main posé sur le siège. Le train ralenti encore aux abords des stations qui jalonnent le trajet menant au terminus. Les passagers les plus pressés commençaient à défiler dans le couloir, se massant dans les sasses pour être parmi les premiers à descendre et à accéder aux entrées du métro.Aucun des voisins d'Akira ne semblait être prit par une telle nécessité, chacun attendant patiemment l'arrêt du train. À l'entrée de la gare il crut reconnaître la silhouette d'Iori, adossé contre le wagon d'un vieux train avec son équipe. Il n'eut pas le temps de s'assurer qu'il s'agissait bien de son frère en raison de la pénombre, mais l'éventualité que ce soit bien lui l'inquiéta un instant, surtout s'il est accompagné.

 

Le train était à présent quasiment à l'arrêt et chacun finissait de se préparer à partir. Hakim et François étaient déjà debout, enfilant leur manteau pour ensuite récupérer leurs sacs de voyage. Hakim ouvrit la porte et le tumulte du couloir s'engouffra dans le compartiment en raison des voyageurs qui faisaient le pied de grue en discutant, le temps que la file daigne avancée. Akira et Syllia restèrent assis, ne voyant aucun intérêt à patienter debout. Elle écoutait d'une oreille les discussions, passant de l'une à l'autre au gré de l'intérêt qu'elle pouvait y trouver. Le train s'arrêta, les voyageurs les plus pressés cavalaient déjà sur le quai et le couloir commença à se vider. Hakim et François prirent congé de leurs voisins et sortirent en continuant à discuter. Syllia se leva, enfila sa veste beige griffée Isabel Marant, dégagea ses cheveux, pour ensuite adresser un léger sourire à Akira tout en lui souhaitant une bonne soirée. Ce dernier qui ne l'avait pas quitté des yeux depuis le moment où elle s'était levée lui souhaita également une bonne soirée, se disant que cette tenue soulignait parfaitement l'aplomb et le charme ténu de cette femme.

 

Il resta assit encore un petit instant, repensant à Iori, ce qui le plongea directement dans la perspective prochaine d'être à la table de son père, de ses oncles et de revoir sa mère ainsi que sa sœur. En pensant à elles un sentiment de nostalgie, de tendresse commença à le gagner, mais il fût rapidement éclipsé par le souvenir de la raison qui justifiait son retour sur la capitale, écourtant ses vacances sur l'île d'Oléron de quatre jours sur six prévus. Il finit par se lever et resta debout face à la vitre quelques secondes, observant la cohue sur le quai et les mines parfois dégagées, souvent fermées des voyageurs et passait de l'un à l'autre en cherchant un visage qui aurait une expression singulière. Le wagon était à présent vide et silencieux, il se retourna, parcourra des yeux l'ensemble du compartiment et se mît en route.

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Avançant dans ce couloir sale où planait une forte odeur de mécanique, d’huile chaude et de tabac, l’atmosphère si particulière de ce train, à la limite de la vétusté, constituait un bon marqueur émotionnel, signalant le passage du seuil le faisant entrer de plein pied dans la ville où le présent salit le charme suranné des monuments du passé : Paris. Mélange de nonchalance physique et de profonde absorption à se demander dans quelle dimension son regard était plongé, il descendait machinalement les marches du wagon pour finalement poser le pied sur le quai. Les vagues de chaleur qui semblaient remonter de l’interstice entre le wagon et le bord du quai créaient un contraste de température avec l’air ambiant, de sorte qu’une fois dans la fraîcheur de la gare il sentait encore le rideau de chaleur irradier son dos. Il balaya machinalement les environs du regard avec une distance aussi impersonnelle que ce lieu et la foule qui défilait devant lui. Le temps d’une fraction de seconde il lui sembla apercevoir un regard le fixant à travers le défilé des voyageurs.

 

Le flot était si dense et le moment si fugace qu’il avait beau essayer de saisir les espaces libres entre les gens, l’enchevêtrement ne lui permettait jamais de voir l’autre côté du quai.

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  • 10 months later...
Iori. À peine a-t-il posé le pied à Paris, que l'ombre de son frère commence déjà à planer autour de lui. Cette sensation familière, comme une flamme mauve dansant autour de lui et qui immanquablement réveille son sang. Il déteste ça. Le pouvoir qu'a son frère sur lui le plonge directement dans la confrontation future ; à présent la moindre faute d'attention sera sanctionnée, peu importe comment. Cette mise en garde fugace le contraint à adopter une posture mentale qu'il déteste, celle sensée lier toutes les qualités et qui exige un engagement total. Il déteste ça car sur ces terres psychiques aucune pensée, aucune émotion ne peut plus alors être considérée comme normale, mettant un frein à toutes communications triviales. Maintenant qu'il a plongé l'impression d'être observé disparaît progressivement : son frère a gagné en le forçant à soutenir l'esprit du clan. Au fond il sait qu'il a raison : la réalité de la rue demande au minimum de ne pas être tributaire des apparences et de disposer de sa force pour pouvoir se payer le luxe de la bonté. Emboîtant machinalement le pas de la foule qui grouille sur le quai pour rejoindre l'entrée du métro, à présent l'agacement s'efface derrière un léger sourire quand il pense à l'efficacité avec laquelle Iori le fait plonger.

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