Aller au contenu

[Journal de suvie] - H.K.


Professeur Sensei
 Share

Messages recommandés

Je sais que personne ne lira ce post. En tous cas, pas tout de suite.

Ça fait déjà deux jours que j'essaye de trouver une activité humaine sur internet, mais rien. Nulle part. Pas un post depuis le 18 juillet 2017 à 23h59. Comme si tout le monde avait disparut de la surface de la Terre en même temps. Tout le monde, excepté moi… ?

 

En fait, j'avais tellement l'habitude de venir sur ce forum ces dernières semaines, et je m'y sentais tellement bien, que j'ai décidé d'y laisser ma trace. Ici. En espérant que quelqu'un, n'importe qui, tombe sur ce post et me fasse signe. Mais après avoir parcouru des centaines de sites différents, dont la plupart étaient même inaccessibles, j'ai peu d'espoir. Très peu.

Alors, par pitié, si quelqu'un lit ces lignes, qu'il me réponde !

En attendant, je vais essayer d'expliquer ma situation. Si jamais je venais à disparaître moi aussi ou, si ces… choses, m'attrapaient, au moins y aurait-il un témoignage de ce qu'il c'est passé… au cas où…

 

Pour faire simple (et de toute façon, je n'en sais pas beaucoup), dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19, j'ai été réveillé par une tempête.

Des bourrasques violentes, accompagnées d'une pluie fine, mais suffisamment dense pour m'empêcher de voir au-delà de deux pâtés de maison (j'habite dans une petite ville, dans une petite maison jumelée, dans une petite rue avec très peu de passage).

 

En descendant chercher de l'eau fraîche au frigo, j'ai remarqué que tout était allumé en bas. Je vis avec ma compagne depuis trois ans maintenant, et généralement elle reste au salon, en bas, à travailler jusque tard la nuit. Mais là, tout avait été laissé en plan : ordinateur et télé en marche, lumière allumée... mais pas de trace d'Hélène.

C'est là que le premier doute m'a submergé : il ne m'avait pas semblé la sentir près de moi dans notre lit.

J'ai commencé à chercher partout, dans toute la maison, remarquant du même coup que mon chat manquait aussi à l'appel.

Ils n'étaient nulle part. Nulle part.

Après avoir tenté de l'appeler directement, j'ai téléphoné aux parents de ma compagne, qui vivent dans une maison voisine. Pas de réponse. Il était 2h du matin, c'était sans doute normal...

En appelant mon frère, j'avais un petit espoir de réponse. Il laisse toujours allumé son portable « au cas où ». Un vrai stressé. Mais là, c'était moi qui stressais le plus.

J'ai fini par essayer d'appeler absolument tout mes proches, fixes comme portables, en insistant encore et encore… sans succès. Quand la messagerie ne se déclenchait pas, les sonneries finissaient par s'éteindre après de longue secondes de doutes.

Dans un dernier élan d'espoir, j'ai composé tous les numéros d'urgence que je connaissais : 15, 17, 18… en vain.

 

Aux alentours de 3h, et après avoir refais le tour de toute la maison, je me suis décidé à sortir malgré la tempête. Enfilant une veste, embarquant mon parapluie et chaussant de vieilles baskettes traînant dans la véranda, j'allais sortir, quand je l'ai vu.

Une ombre, un simple contour dans la nuit. Ça aurait pu être n'importe quoi : un gros animal, un arbuste emporté par le vent ou simplement n'importe quel ombre projeté par le lampadaire sur le trottoir d'en face. Ça aurait pu, si seulement cette « chose » n'avait pas eu des yeux. Brillant juste ce qu'il fallait pour que je parvienne à les distinguer clairement. Elle me fixait. Sans doute depuis que j'avais commencé à enfiler mes chaussures.

Je suis resté quelques secondes à l'observer, sans doute un air béa sur le visage. J'avais du mal à donner un vrai sens à ce que je voyais. Ou du moins à accepter les explications qui me venaient spontanément.

Avant que je reprenne mes esprits l'ombre a soudain sprinté sur la droite, longeant la rue, disparaissant rapidement de mon champ de vision, caché par un rideau de pluie.

 

C'est là que j'ai commencé à réfléchir pour du bon.

Le puzzle, bien qu'incompréhensible, était simple à assembler :

Plus aucune activité humaine. Une tempête qui ne semblait pas faiblir en intensité et au moins une, si ce n'est plusieurs, choses inconnues qui traînaient dans la rue.

L'extérieur représentait sûrement un danger.

Pourquoi moi je suis encore là, et personne d'autre ?

Que sont ces choses ?

Deux questions sans réponse à laquelle une troisième vint s'ajouter :

Pourquoi même à 10h du matin, le soleil ne s'était toujours pas levé ?

 

Les jours suivants, je vous l'avoue, j'étais vraiment effondré. J'ai fait une vraie crise de nerf, mêlant tristesse et rage.

En fait, les ombres, la tempête, le jour… à la limite je m'en fichais.

Voire que la quasi-totalité de l'humanité disparaisse… j'arriverais à ne pas flancher.

Mais elle, Hélène. À chaque fois que je pense à elle, j'ai envie de pleurer et de boxer les murs. Ça c'est calmé un peu depuis avant-hier. Mais c'est débile, je ne pensais pas être comme ça. Certain de pouvoir garder mon calme en toute occasion. Mais en fait, non.

 

Hier j'ai réussi à faire l’inventaire de ce qu'il me reste en nourriture. L'eau coule encore dans les canalisations, mais au cas où je me suis fait des réserves, notamment en remplissant à ras bord la baignoire.

 

Aujourd'hui, je voulais déjà amorcer cette espèce de « journal en ligne ». Ça me fait du bien j'ai l'impression.

Je vais essayer de prendre en photo l'ombre qui traîne devant ma maison. Je l'ai encore revue ce matin. Elle est passée devant la véranda en « marchant » (ça ressemble plus à un glissement) avant de disparaître. En compilant ici mon témoignage et quelques « preuves », j'y verrais peut-être plus clair dans quelques semaines.

 

Je vais aussi essayer de dormir. Je n'ose pas utiliser des bouchons au cas où les ombres cassent une vitre, ou que quelqu'un se mette à appeler dans la rue, ou que mon téléphone sonne. Mais avec ce vent et la pluie… c'est horrible.

 

J'espère pouvoir reposter un nouveau message bientôt. Si ce n'est pas le cas, ça voudra dire que moi aussi j'ai finit par disparaître. Ou que ces choses ont pénétrées chez moi.

 

Nous sommes vendredi 21 juillet 2017, 21h12 et j'ai, pour l'instant, survécu 3 jours après la fin du monde.

 

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

En fait on dirait que prof est dans une dimension où il ne nous voit pas !

Comment faire pour qu'il nous entende car nous le voyons ! :lol:

Peut être quand aimant en masse son post ça va créer un signal qui parviendra jusqu’à lui ! =o *like le post de prof*

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Share

×
×
  • Créer...