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[Fanfiction] MAFIA


Ali Doflamingo
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Messages recommandés

Je vous propose ici ma fiction que j'ai décidé d'appeler "Mafia" et qui parle de l'entrée d'un jeune homme dans l'univers mafieux.

 

1) L'action se déroule dans une ville de taille moyenne de la côte Est des États-Unis, Clipperton. Il s'agit d'une ville fictive, inutile de chercher sur une map :)

 

2) Je possède peu de connaissances sur l'univers mafieux et dans cette fiction je m'attarderais surtout sur l'aspect humain, et moins sur l'aspect "mafia" pur et dur. De plus par souci de simplification les structures organisationnelles des mafias seront les mêmes, enfin ça vous le découvrirez en lisant ;) Il y aura donc possiblement des erreurs en liaison avec l'histoire de la mafia et ses codes, pardon d'avance.

 

3) Le manque de repères temporels est voulu.

 

J'attends bien sûr quelques réactions positives ou négatives. Tout est constructif, surtout que c'est ma 1ère fiction. J'ai pour le moment rédigé une dizaine de chapitres, au début je "tâtonnais" donc les chapitres étaient assez courts mais ils deviennent plus consistants par la suite au fur et à mesure que je pose l'univers.

 

Je crois que c'est tout pour le moment. Ah oui, vous pouvez également trouver le début de la fiction sur d'autres forums, ne soyez pas étonnés.

Let's go.

 

 

CHAPITRE 1: UN CHOIX CRUCIAL

 

Bryan regarda par la fenêtre. Il était environ minuit, et il faisait sombre sur l'avenue faiblement éclairée.

Le jeune étudiant de vingt-deux ans venait d'achever une dissertation de droit sur laquelle il travaillait depuis le début de la soirée. Il était très fatigué. Mais il éprouvait depuis quelques nuits des difficultés à s'endormir. Et il savait exactement pourquoi.

 

Cela ne pouvait plus durer. Cela faisait depuis le début de l'année qu'il vivait seul dans un petit studio austère de la ville de Clipperton. La faute à un effroyable accident de voiture qui avait coûté la vie à sa mère, la seule famille qui lui restait, et qui l'avait laissé sans ressources. Il n'avait plus les moyens financiers de vivre dans cette grande maison, et pire encore il était maintenant obligé de s'atteler à un job du soir en plus de ses études de droit. Si seulement son père avait été encore là, lui qui les avait abandonné inexplicablement alors que Bryan n'avait encore que six ans...

Les rêves qu'il avait en tête à son entrée à l'université lui paraissaient bien lointains à présent. Il était exténué par la surcharge de travail. Il se sentait comme étouffé par une atmosphère trop pesante qui l'empêchait de respirer.

 

Bryan soupira longuement et retourna s'allonger sur le matelas à même le sol. Sa décision, ce choix auquel il avait réfléchi si longuement ces derniers jours, allait sans doute complètement changer sa vie. Mais il sentait au fond de lui que les dés étaient déjà jetés. Il allait postuler dans la mafia locale.

 

Il repensa aux paroles que lui avait prononcé Mark, son meilleur ami à Clipperton, soldat dans une de ces organisations depuis déjà pas mal de temps, quand Bryan lui avait parlé de son incapacité à joindre les deux bouts.

<<Faut que tu viennes Bryan. On cherche un gars en ce moment et je peux t'appuyer. Même en bas de l'échelon ça paye super bien et franchement ça glande pas mal du temps. En plus c'est sans risque, les mafias du coin graissent la patte de la police bien comme il faut, on a jamais aucun problème avec eux.

 

On ne pouvait qu'appuyer Mark sur sa dernière affirmation. Il était de notoriété publique que Clipperton était une ville tenue par la pègre et complètement corrompue. Même Bryan qui était ici depuis peu de temps avait eu vent de cette réputation.

Cela n'avait toutefois jamais vraiment intéressé le jeune juriste de se lancer dans quelque chose d'illégal. Surtout pour un étudiant en droit il trouvait cela paradoxal. Non pas que son sens de la moralité l'a poussé à éviter ce genre de choses, mais plutôt son aversion au risque.

Mais il ne pouvait continuer ainsi. Après tout, une fois qu'il aurait ramassé assez d'argent il se tirerait de ce patelin qu'il détestait et reprendrait ses études.

 

Le lendemain, Bryan se leva assez tard, vers onze heures du matin. Mais il n'avait plus à se préoccuper d'aller à la fac, son choix était fait. Il se pressa dès son réveil d'appeler Mark pour le lui annoncer.

 

-Mark, c'est Bryan. J'ai fais mon choix. Je veux entrer dans la mafia.

Il sentait l'excitation monter chez son ami à l'autre bout du fil.

-Tu vas pas le regretter mon gars. Ce soir, je t'amène au bar rencontrer les autres. S'ils sont d'accord ça va être génial ! >>

 

Bryan ne savait pas que cet appel allait bouleverser l'existence de nombreuses personnes, et pas seulement à Clipperton.

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CHAPITRE 2: PRÉSENTATIONS

 

Il était vingt heures lorsque Mark arriva chez Bryan. Ce dernier avait passé l'après-midi à se questionner. Il n'aimait pas du tout réagir impulsivement, sur un coup de tête. Est-ce qu'il avait suffisamment réfléchi ? Pesé le pour et le contre ? Au final il serait fixé dès ce soir sur la question. Il allait rencontrer d'autres membres de la mafia.

Il ouvrit la porte du studio et sortit. Son acolyte l'attendait posé contre sa voiture quelques mètres plus loin.

 

Mark était un jeune homme de vingt-cinq ans, plutôt petit. Il avait constamment une barbe de trois jours et un regard enjoué. Mais ce qui le caractérisait le mieux, c'était cette crête qu'il arborait sur la tête, ce qui lui valait les constantes moqueries de son entourage.

 

Les deux garçons se saluèrent puis se mirent en route.

<< -Ça va être un truc de fou mon pote, dit Mark alors qu'ils remontaient l'avenue. J'ai rêvé de ce moment depuis si longtemps, toi et moi dans le même business !

Une telle réaction aurait pu paraître étrange à quiconque ne connaissait pas Mark. Mais pas Bryan. Il savait quel tempérament avait son ami. C'était un sanguin, un emporté, toujours dans la démesure et l'exagération. Tout le contraire du caractère posé du jeune juriste.

-C'est pas dit que je le fasse, lui répondit-il avec un sourire. J'ai bien réfléchi et je veux voir ce que tes collègues ont à me dire avant de me décider.

-J'ai aucun doute. Tu nous rejoindras j'en suis sûr.

 

Pendant le trajet, Bryan regardait les rues défiler par la vitre de la voiture. Ils avaient quitté le quartier pauvre de Witchwood où il habitait, et étaient déjà presque arrivés au Limerick Pub. Le bar se situait à Stinson, un quartier majoritairement commercial, réputé pour ses nombreux bars. Il en connaissait quelques uns pour y avoir pris quelques cuites avec ses amis de la fac.

 

Bryan et Mark pénétrèrent dans le pub. Contrairement aux autres bars, qui étaient bondés, celui-ci était presque vide. Une seule table était occupée par deux types.

-Voilà les gars. Amène-toi.

Mark alla saluer chaleureusement les deux hommes. Ils étaient tous deux des soldats, de même grade que Mark, et les trois appartenaient à la même "équipe". A son tour Bryan les salua et ils lui apparurent fort sympathiques.

Winston était le plus vieux des deux, la quarantaine facile. Il était très grand avec un physique imposant et de grandes mains. Un début de calvitie se devinait sur son front et ses cheveux étaient grisonnants. Le second se prénommait Matt et devait avoir le même âge que lui. Il était bel homme, avec des yeux bleu océan et des cheveux mi-longs et lisses.

Ils passèrent tous une bonne partie de la soirée à discuter et à s'amuser, parlant de tout et de rien, et Bryan en oubliait presque la raison de sa venue.

-Donc tu viens pour postuler chez nous c'est ça ? fit Matt.

-Ouais en quelque sorte.

-Il va remplacer Francis, lança Mark. Je vais dire au capitaine de le prendre, c'est un gars réglo mon Bryan.

-Tu sais bien que ça dépend pas de toi, coupa Winston. C'est Georges et seulement lui qui décidera s'il est apte à nous rejoindre. Quand on parle du loup.

 

Bryan regarda par dessus l'épaule de Matt. Un homme à la démarche vive et assurée était entré dans le bar et s'approchait d'eux.

-C'est Georges, notre capitaine, lui glissa Mark.

Ils se levèrent pour le saluer. Georges serra la main de Bryan, et lui posait la main sur l'épaule. Il était vêtu d'un manteau de grande classe et dégageait un certain charisme qui impressionnait le jeune homme.

-Le fameux Bryan dont on m'a tant parlé. J'ai pas trop le temps je vais être bref. Si Mark a jugé qu'on pouvait te faire confiance je le crois. Néanmoins il y a certaines choses que tu dois savoir. D'abord, si tu réussis le test auquel je vais te soumettre, tu n'auras pas le grade de soldat comme ces trois-là. Tu seras postulant, et tu devras faire tes preuves sur le terrain. Maintenant suis-moi.

Bryan acquiesça et s'exécuta. Il avait dans son cursus passé pas mal d'entretiens d'admissions assez éprouvants et il savait parfaitement gérer ce genre de test. Et il s'y était préparé.

 

-Tu m'as l'air d'un garçon intelligent. Mark a dit que tu faisais des études de droit. Ça te servira peut-être chez nous.

Ils marchèrent presque jusqu'au bout de la rue et s'arrêtèrent devant une épicerie. Un homme petit et trapu sortait les poubelles sur le trottoir d'en face.

-Tu vois ce type ?

-Ouais.

-On lui a prêté pas mal d'argent et il n'a toujours pas remboursé malgré deux visites de Mark et Winston.

Georges regardait Bryan dans les yeux. Il sortit un revolver de la poche de son manteau.

-Voici ton test d'entrée, mon garçon. Tue-le. >>

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CHAPITRE 3: LE TEST D'APTITUDES

 

Georges scrutait Bryan avec attention. Depuis le départ de Francis de l'équipe, il n'avait trouvé personne capable de se substituer à lui. Personne qui avait les qualités requises pour pouvoir reprendre le flambeau. Il se demandait comment l'étudiant allait réagir. Après tout, c'est la réponse qu'il donnerait qui déterminerait si oui ou non il était celui qu'il recherchait.

 

Dans la tête de Bryan, la dernière phrase prononcée par Georges résonnait. Il se demandait s'il avait bien entendu. Tuer ? Il ne s'était jamais demandé, même durant ces derniers jours où il avait tant réfléchi, comment il réagirait face à la mort. Il aurait dû s'en douter, ces types sont des mafieux et cela fait partie du job.

Est-ce qu'il pouvait prendre la vie de quelqu'un comme cela ? Il commençait à douter de sa capacité à entrer dans la mafia s'il était déjà opposé à un tel dilemme, alors qu'il n'avait même pas commencé. Et Georges qui le fixait si intensément, guettant ses réactions.

Mais oui bien sûr.

Bryan détacha son regard de celui du capitaine et fixa le vide quelques instants. Les choses commençaient à s'emboiter dans son esprit. Il pensait avoir compris.

 

<<-Alors, tu vas le faire ou non ? Si tu refuses je comprendrais, mais dans ce cas tu n'es pas fait pour figurer dans une organisation comme la nôtre, fit Georges.

-Vous mentez.

Georges ne put cacher son étonnement. Le jeune homme avait-il compris ?

-Quoi ?

-Depuis le départ vous mentez sur vos réelles intentions. Le test, c'est pas de savoir si je suis capable de buter quelqu'un. Ce sont ma réaction et ma façon de penser que vous analysiez.

-Qu'est ce qui te fait dire ça ?

-Plein de choses auxquelles je viens de penser. D'abord, quand vous m'avez parlé du test et d'aller refroidir ce type, vous n'arrêtiez pas de me fixer. Vous cherchiez à savoir si j'étais du genre à paniquer et à perdre mon sang froid dans une situation inconfortable. Ensuite, la teneur même du test est absurde, demander à un postulant de tuer quelqu'un ? J'imagine que ce genre de tâches doit être confié à des hauts gradés. Et pour finir, un truc un peu simpliste mais si un test du genre m'attendait Mark m'aurait averti.

 

Il était doué, au delà même de ce que Georges avait imaginé. Il avait vu juste en si peu de temps. Le capitaine s'approcha et donna une grande tape dans le dos du jeune homme.

-T'a tapé dans le mille mon garçon ! Ce que je testais, c'était tes capacités d'analyse et à réagir de façon posée dans une situation compliquée. La vérité c'est que j'ai besoin de quelqu'un d'intelligent dans l'équipe, capable d'analyser calmement une situation. C'est le profil qu'il nous manque. Mark et Matt sont trop bouillants et ils se laissent vite emporter par leurs émotions. Winston se fait vieux et il est moins réactif que dans le passé.

Bryan se sentait soulagé, et même fier d'avoir passé ce test avec brio. Dans le fond ce n'était pas si différent d'un entretien d'embauche normal.

-Et le type d'en face ? Il vous doit réellement du blé ?

-Ouais, regarde à quelle vitesse il est rentré chez lui dès qu'il m'a vu, répondit Georges avec un sourire narquois. Mais je te rassure on est pas des tueurs sanguinaires hein ! Après c'est sûr qu'on va pas être tendres avec lui.

Le capitaine se tut un instant puis repris.

-A partir de demain, tu fais partie de l'équipe en tant que postulant soldat. Dis à Mark de t'emmener au QG rencontrer Andy. C'est le conseiller du chef. Il t'expliquera tout ce qu'il y a à savoir sur nous et notre business. Ensuite tu pourras commencer à travailler avec nous. Je dois y aller Bryan. A plus tard. >>

 

Les deux hommes se serrèrent vigoureusement la main, et Bryan rentra au bar annoncer la nouvelle à ses trois compagnons. Il se sentait joyeux comme il ne l'avait plus été depuis bien longtemps.

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J'ai eu du mal au début, je me suis forcé et j'ai carrément accroché !

 

Le coup du test m'a beaucoup plu, très bien, j'en ai sur la fin oublié que c'était écrit par un "amateur", beau boulot, vivement la suite ^^

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CHAPITRE 4: CLIPPERTON

 

Bryan se réveilla tôt ce matin. Cela faisait deux jours qu'il avait été accepté dans la mafia. Il était particulièrement excité aujourd'hui. Il devait rencontrer Andy, le conseiller en affaires du chef. Il se demandait ce que celui-ci allait lui raconter, hormis lui expliquer les activités dans lesquelles trempait l'organisation.

 

Dès que Mark arriva ils se mirent en route. Le quartier général se situait à quelques rues du bar où il avait rencontré sa nouvelle équipe, au cœur du quartier de Stinson.

L'extérieur de l'immeuble était pour le moins commun. Sans doute dans un souci de discrétion. Mark utilisa un passe magnétique et ouvrit la porte d'entrée. L'intérieur du bâtiment était déjà plus luxueux, de somptueux lustres dominaient la salle. Celle-ci était entourée de canapés, sur lesquels quelques hommes étaient assis. Mark les salua en passant.

<<-C'est des soldats d'autres équipes, souffla-t-il. Je ne les connais pas trop pour la plupart.

Au niveau vestimentaire c'était loin de ce qu'avait imaginé Bryan. Il avait en tête de nombreux films mafieux avec des types en costard et borsalino. Rien de tout cela ici.

Les deux amis continuèrent leur chemin et montèrent au premier étage. Toutes les portes étaient fermées et on pouvait distinguer dessus des plaques argentées avec des noms. Mark s'arrêta devant la dernière au fond du couloir gauche. Il y était inscrit: ANDY SMITH-CONSEILLER.

-C'est là. Je t'attends en bas. A tout à l'heure.

 

Bryan frappa deux fois et ouvrit la porte. Il se retrouva dans un bureau où étaient disposées de grandes bibliothèques. Il put y distinguer quelques ouvrages de droit qui lui étaient familiers. Derrière le bureau central, un homme était assis. Il avait le crane rasé, et avait une petite moustache qui ne lui allait pas vraiment.

-Bryan c'est ça ? Andy, enchanté de faire ta connaissance. Assied-toi je t'en prie.

Il avait une voix grave, qui assez paradoxalement ne faisait percevoir aucune autorité, aucune assurance.

-D'abord je te félicite pour avoir réussi à impressionner Georges. Hier il a pas arrêté de parler de toi partout ici. Il te décrit comme un garçon très rusé.

-Ouais, je me suis pas mal débrouillé à mon test, répondit Bryan avec un sourire.

-Effectivement. Bon avant que t'aille sur le terrain je dois t'expliquer des choses sur notre organisation. Elle porte le nom d'EPSOM GREEN. Epsom est le nom de famille du grand Chef de la mafia qui est à New York. Nous sommes ici à Clipperton sous leur tutorat indirect. Si on veut on est un peu leur filiale dans cette ville.

En ce qui concerne notre business, il s'agit surtout de jeux d'argent, de la drogue et de prêts aux résidents. Même si on a tendance à toucher un peu à tout.

Pour le contexte, on est pas la seule mafia à Clipp. D'autres sévissent ici, au nombre de trois.

Les KINGSTON, il s'agit de la mafia jamaïcaine, qui s'occupe presque uniquement du trafic de cocaïne et de crack. Ils sont surtout dans les quartiers pauvres de la ville. Leur chef s'appelle Asafa.

La TRIADE ensuite, la mafia chinoise. Ils trafiquent un peu de tout, avec un penchant pour les armes et l'opium. Lee est leur chef.

Enfin la mafia russe, LA BRATVA, qui contrôle principalement la prostitution. Ils sont dirigés par un certain Nikolay.

 

Bryan était surpris de ce qu'il entendait, surtout du nombre de mafias en ville.

-Mais je te rassure, poursuivit Andy, tu n'auras aucun problème avec eux, du moins en principe. Ça fait quatre ans que l'on a signé une trêve commune, et chacun exerce son pouvoir dans des territoires bien définis. Te parler de la police serait inutile. Tant qu'on ne s'attaque pas à l'un d'eux ils nous laissent tranquille. Pour terminer la structure d'organisation interne.

Andy prit un document sur son bureau qu'il tendit à Bryan.

 

 

mafiafamilystructuretre.jpg

 

 

-Comme tu le vois je suis affilié au chef directement. C'est moi qui le conseille dans tous les domaines stratégiques et en juridique. Le sous-chef possède la plupart des prérogatives du chef mais est plus proche du terrain. Après les capitaines et les soldats constituent les équipes de zone. Je crois avoir tout dit. Des questions ?

Bryan essayait d'assimiler toutes les informations qu'il avait entendu.

-Qu'est ce que vous voulez dire par "le sous-chef plus proche du terrain" ?

-En fait le chef n'est pas en relation directe avec les équipes de zone. Le sous-chef établit la relation entre les deux lorsqu'il y a ce besoin, et coordonne le travail des équipes. Autre chose ?

-Pour le moment rien d'autre.

-Très bien. Te voilà prêt à partir bosser avec tes nouveaux compagnons, fit Andy. Bonne chance à toi et encore une fois soit le bienvenu. Tu fais partie de la famille maintenant.

Bryan se leva en saluant poliment le conseiller et quitta le bureau. Le seul point qui l'avait surpris dans le long speech d'Andy était l'existence de trois autres entités du même type. Clipperton était vraiment corrompue jusqu'à la moelle.

 

Il descendait l'escalier quand il entendit une voix grave et suave.

-Bienvenue le nouveau.

Bryan leva les yeux du sol et vit un homme monter les escaliers. Celui-ci avait les yeux vert foncé et les cheveux gominés. Il portait un costume de haute facture. Il arborait un sourire qui déplaisait fortement au jeune homme, qui avait quelque chose de malsain.

-Merci, répondit-il sèchement.

Au moment où ils se croisèrent, Bryan cru entendre en un murmure:

-Orphelin. >>

Il se retourna derechef vers l'inconnu, qui continua son chemin dans le long couloir jusqu'à l'une des portes.

Qui était ce type ?

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CHAPITRE 5: PREMIER JOUR-PARTIE I

 

Bryan marchait nonchalamment sur le trottoir en direction de l'appartement de Mark. C'était sa première journée de "travail" et toute l'équipe avait rendez-vous chez son ami.

Cependant il ne pouvait s'empêcher de repenser à sa mésaventure de la veille. L'inconnu avait-il réellement murmuré "orphelin" ? Bryan pensait au départ avoir clairement entendu ce mot, mais à froid cela n'avait aucun sens. Ce type ne le connaissait même pas, à part de nom, comment pouvait-il savoir pour la mort de sa mère ? Et surtout ce qu'il serait advenu de son père, alors que lui même n'en avait aucune idée ? Il envisageait de plus en plus l'hypothèse que son ouïe lui avait joué des tours.

 

Il s'efforça d'avoir l'air détendu en entrant chez Mark. Matt et Winston étaient déjà arrivés et ils n'attendaient plus que Georges pour partir.

Ce dernier arriva quelques minutes plus tard et ils se mirent instantanément en route. Il paraissait pressé comme la première fois où Bryan et lui s'étaient rencontrés dans ce bar. Ils roulaient dans le véhicule de Georges, un Range Rover presque neuf.

 

<<-Où on va ? fit Bryan, impatient de connaître leur destination.

-Vous lui avez rien dit ? Bravo les gars quel professionnalisme, ricana le capitaine. On va chez le type de l'autre jour, tu te rappelles celui que je t'ai proposé de flinguer ?

Comme s'il allait oublier le test qu'il avait réussi il y a à peine trois jours. Ils se garèrent à quelques rues de l'épicerie que tenait leur cible et Georges commença.

-Voilà le boulot. Vous vous souvenez tous les trois de Monsieur Koeman ? Il est venu il y a quelques mois nous emprunter de l'argent, une coquète somme. Depuis, il n'en a même pas remboursé un centime. C'est pas dans nos habitudes, mais malgré nos visites répétées il veut toujours pas régler sa dette. On va passer à des choses plus sérieuses.

Il s'arrêta un instant pour réfléchir et reprit.

-Bryan, comme t'es nouveau il ne te connaît pas. Tu vas entrer dans son épicerie et prendre la température en quelque sorte. Je veux savoir s'il est entouré ou non. J'ai eu vent qu'il avait pris deux ou trois costauds pour assurer sa garde. Mais aujourd'hui il devrait être seul. Là-bas, prend le maximum d'infos que tu peux sans éveiller ses soupçons. Essaie de savoir s'il y a quelques un d'autre dans le bâtiment. Ça nous facilitera la tâche pour la suite.

 

Le jeune homme acquiesça et se dirigea vers l'épicerie. Il réfléchi à ce qu'il pourrait dire ou faire pour paraître convaincant et ne pas chercher ses idées devant l'homme.

Il entra. Il reconnut de suite Koeman, petit et moustachu, derrière son comptoir. Les rayons de la petite supérette étaient vides. On entendait des voix à l'étage.

-Vous auriez des œufs ? >> lança Bryan, en essayant d'avoir l'air d'un client lambda.

L'épicier lui indiqua de la main un rayon au fond du magasin. Pendant qu'il alla chercher sa boîte, Bryan entendit Koeman parler à quelqu'un, puis des bruits de pas lourd. Quand il revint au comptoir, deux types à la carrure démesurée se tenaient aux côtés du commerçant. Bryan se pressa de payer et fit demi-tour vivement vers la porte sa boîte sous le bras. Il ne put s'empêcher de se dire que la mission n'allait pas être qu'une simple formalité.

Ce fut la dernière pensée du jeune homme avant qu'il s'écroule. Quelqu'un avait brisé une bouteille en verre sur sa nuque.

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Ohooooo ! Moi pour l'instant j'accroche complétement. Bien ouéj ce petit renversement de situation !

 

 

Par contre je vois déjà venir le truc : je parie que son père est le chef de la mafia ! (en même temps avec un indice pareil.)

 

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;) les paris sont ouverts !

 

Bon les cinq premiers chapitres sont super courts et assez chiants, j'ai pris beaucoup plus de plaisir à écrire les chapitres qui suivent. Ils seront plus longs et mieux équilibrés aussi.

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C'est vrai, parce que c'est un sujet assez casse-gueule quand même, il y a des codes à respecter et le "milieu" est assez méconnu donc peu abordé.

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CHAPITRE 6: PREMIER JOUR-PARTIE II

 

Bryan se réveilla avec un fort mal de crâne. Il ne voulait pas ouvrir les yeux. Il savait ce qu'il trouverait là.

Il essaya de bouger les bras mais il ne pouvait pas. Il était solidement attaché à une chaise, les mains dans le dos.

 

<<-Ça y est t'es réveillé ?

Bryan regarda en face de lui. Il reconnu un des géants qui protégeait l'épicier. Il était assis près d'une porte, le regard sérieux.

-T'es pas vraiment coriace pour un mec d'Epsom. Tu t'es écroulé directement sans lutter, lui fit-il en ricanant.

Le jeune homme ne lui répondit pas. Le colosse se leva et sortit de la pièce.

Bryan observa autour de lui. L'endroit où il demeurait était presque vide, hormis quelques cartons ci et là.

 

La porte devant lui se rouvrit et Koeman entra avec le géant. La différence de taille entre les deux aurait paru amusante à Bryan dans une situation différente.

-Une occasion inespérée vraiment, commença Koeman. Je suis en train de plier bagage pour disparaitre définitivement de cette foutue ville, en cherchant un bon de sortie, et voilà qu'un gars d'Epsom entre seul dans ma boutique.

Il se rapprocha de Bryan.

-Je t'ai vu l'autre jour avec Georges. Vous étiez venu en repérage devant chez moi c'est ça ? Inutile. Je me tire d'ici. Et dès ce soir. Mais j'ai encore besoin de toi. J'ai besoin de plus d'argent pour refaire ma vie ailleurs. Une rançon contre ta vie, tu crois que tes fripouilles tiennent suffisamment à toi ?

-Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler.

-Comment ?

-Je suis pas d'Epsom ou je sais pas quoi. Je suis de passage à Clipperton et Georges est un ami de ma famille. Quand j'étais avec lui l'autre jour, il m'expliquait où je pouvais faire mes courses dans le coin et il m'a montré votre épicerie.

Bryan essayait d'avoir l'air le plus sincère possible. Il avait inventé cette histoire en quelques secondes et même si ça avait peu de chances de fonctionner, il s'accrochait au peu d'espoir qu'il lui restait.

-Tu me mens. Tu fais partie de la mafia Epsom Green. C'est évident que tu essayes de sauver ta peau.

-Vous croyez vraiment, si j'étais de la mafia, que je serais venu ici seul sans personne pour me soutenir ? J'ai vraiment une tête de mafieux ?

Koeman cogitait. Le petit n'avait pas tort il ne ressemblait pas du tout à un gangster. Et c'était pas dans leurs méthodes d'envoyer un type seul. Mais il était trop tard pour faire machine arrière.

-De toute façon, je ne peux pas te laisser sortir maintenant, qui que tu sois. Personne ne doit être au courant de ma fuite. Au pire je traiterais de ta rançon directement avec Georges si c'est un de tes amis. Ça ne change absolument rien.

Merde. Ça a foiré.

 

Soudain, des sons se firent entendre dans la pièce d'à côté, puis un bruit lourd de chute. Bryan savait qu'un des gardes de l'épicier était resté dans la pièce principale.

Koeman demanda au géant d'aller voir ce qu'il se passait. Il s’exécuta. Au moment où ce dernier en franchit le seuil, une balle fusa de dehors et vint l'atteindre directement en pleine tête.

Avec une vitesse que Bryan n'aurait jamais soupçonné, Koeman se mit derrière lui, sortit un couteau de sa poche et la lui colla sous le cou. Sa respiration était forte et saccadée. Des gouttes de sueur dégoulinaient de son front.

Les quelques secondes qui suivirent paraissaient être des heures dans la tête du vieil épicier. Deux hommes entrèrent dans la pièce. C'était Georges et Mark.

Même s'il n'était pas tiré d'affaire, Bryan se sentit mieux à la vue de ses deux compagnons. Il ne put cependant détaché ses yeux de Mark. Il n'avait jamais vu son meilleur ami comme cela. Son regard était déterminé et concentré, il ne ressemblait en rien au jeune homme délirant qu'il connaissait.

 

-Alors Koeman, fit Georges, t'essayes de filer en douce ?

-Georges, espèce de salopard. Recule ou je saigne le gamin à blanc.

-Tu devrais reculer Goerges, lança Mark. Ce type-là est à prendre au sérieux.

-Ouais je sais. Tu vois Koeman. Je recule. Mais tu sais il est encore temps pour toi aussi de faire machine arrière. Tant que tu n'as encore blessé personne.

-En fait je crois que je saigne de la tête, interrompit Bryan, incroyablement détendu vu la situation dans laquelle il était. La présence et le charisme de Georges suffisaient à le calmer.

-Ah merde. T'as niqué ma réplique Bryan.

-Ta gueule ! hurla Koeman. Comme si t'allais me laisser partir maintenant !

-Ai-je déjà failli à ma parole ? répondit Georges d'une voix douce et apaisante. Quand tu nous as emprunté ces $300 000, et que tu ne nous as pas remboursé à la date prévue, est-ce qu'on t'a fait du mal ? Je t'ai promis que ce ne serait pas le cas, et ça ne change pas maintenant. Relâche le petit. Je tiens toujours mes promesses.

C'était impressionnant. En quelques phrases il avait convaincu l'épicier. Après tout, c'est vrai que même si Georges était passé plusieurs fois le presser de rembourser, il ne l'avait jamais touché. Il retira le couteau du coup de Bryan.

 

-Voilà. Maintenant on va s'en aller, Koeman. Détache-le.

Il obéit et Bryan put rejoindre ses coéquipiers. Il se sentait à présent le cœur léger. Georges le prit par l'épaule.

-Sacré baptême n'est-ce pas ? Bienvenue dans la mafia, fiston. Mark !

Mark acquiesça de la tête. Il leva son arme et abattit froidement Koeman, qui s'effondra instantanément. Son sang s'écoulait sur le sol. Georges se rapprocha et se pencha au dessus de lui.

-Quand tu t'attaques à l'un de nous, les règles changent. Tu aurais dû t'en douter Koeman. >>

Ils sortirent ensemble de la boutique. Mark et Georges discutaient football. Comme si rien ne s'était passé.

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Ca me fait pas mal penser à Black Lagoon le passage sur les différentes mafias :inlove:

(Si tu connais pas, mate cet anime de suite !)

 

J'aime beaucoup sinon,, t'as façon de décrire les choses, à la fois subtil et familier, bien joué. Continue à les poster comme ça, c'est cool :rolleyes:

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Lu' Fubuki ! Je connais Black lagoon de nom, mais si ça ressemble un peu à ce que j'écris je jetterais un œil. Qui sait j'y trouverais peut être des nouvelles inspirations :inlove:

 

Merci de me lire également ça m'encourage grandement, souffrant souvent d'une flemme aigüe :rolleyes:

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Ok merci Beatnik j'essayerais de look quand j'aurais un peu plus de temps :roll:

 

CHAPITRE 7: SIX MOIS PLUS TARD

 

 

Il était sept heures du matin quand le réveil retentit. Bryan n'avait plus l'habitude de se lever aussi tôt, cela faisait six mois presque jour pour jour qu'il avait quitté l'université pour rentrer dans Epsom Green, la principale mafia de la ville de Clipperton. Aujourd'hui était un jour exceptionnel. Il ne fallait donc pas qu'il soit en retard. Il devait se rendre au siège principal de la mafia.

 

Il sauta de son lit et alla se préparer un bol de céréales.

Il pensait au chemin qu'il avait parcouru cette année après la mort de sa mère. Même si au départ sa nouvelle vie n'avait pas très bien commencé avec le guet-apens tendu par Koeman, ce qu'il s'était passé par la suite était dans la lignée de ce à quoi il s'attendait, plus ou moins: il passait la plupart du temps avec Georges, le capitaine de sa section, et ses trois acolytes Mark, Matt et Winston. Parfois ils avaient une mission à accomplir mais dans l'ensemble c'était très tranquille. Rien de bien passionnant, mais c'était déjà mieux que de passer sa journée à écouter du droit à la fac.

Bryan s'habilla et mis son revolver dans la poche de son manteau. Trois mois qu'il avait appris à tirer, et Melk l'armurier d'Epsom venait de lui filer un Colt Python. Le jeune homme trouvait son arme splendide, et il prenait du plaisir à tirer avec au stand. Malgré le fait qu'il est apparu très tôt avoir une bonne technique de tir, il n'était pas encore assez habile pour concurrencer Georges et surtout son meilleur ami Mark dans ce domaine. Ils demeuraient bien plus précis que lui à la gâchette. Il était à peu près du niveau de Matt. Seul le pauvre Winston était à la traîne, lui qui se disait si fringuant étant jeune. Toute l'équipe aimait le chambrer sur sa pauvre rapidité et ses réflexes, le surnommant "la Tortue flingueuse". L'âge avait fait son effet sur lui. Georges avait conseillé à Bryan de prendre son pistolet à chaque fois qu'il sortait. Juste au cas où. Après tout, il était maintenant un soldat à part entière d'Epsom Green.

 

Il finit de se préparer et descendit les escaliers de son immeuble. Le QG était à deux pâtés de maison d'ici. Il avait quitté son studio miteux de Witchwood pour s'installer dans cet appartement au premier étage à Stinson. Côté finance ça allait beaucoup mieux, et ça se voyait.

"L'argent ne fait pas le bonheur" qu'ils disent. Même si cet adage lui semblait hypocrite, Bryan avait de plus en plus un côté vénal qui commençait à lui déplaire. Et pourtant son bonheur augmentait proportionnellement au renflouement de son compte en banque.

 

Georges était déjà devant chez lui. Il serra la main du capitaine et se mirent à marcher.

<<-T'as une sacrée poignée de main maintenant, fiston.

Bryan sourit. Comme l'équipe le trouvait un peu frêle et pas très athlétique à son arrivée, ils l'avaient forcé à faire de la musculation. Il y allait régulièrement, à peu près trois fois par semaine, et il commençait à y prendre goût. D'autant que les résultats se faisaient assez nettement remarquer sur son corps.

 

Sur la route, son supérieur le mis au courant de tout ce qui les attendait aujourd'hui. Ce matin avait lieu le conseil annuel d'Epsom Green. Tous les membres influents de l'organisation seraient présents: le grand Boss, son conseiller Andy, le sous-Boss et les cinq chefs de section, dont Georges faisait partie.

Bryan savait qu'il appartenait à la section quatre, et que les sections étaient numérotées en fonction de la dangerosité du périmètre de la ville qu'elle contrôlait. Comme leur section officiait principalement dans le quartier assez tranquille autour du QG, Stinson, elle ne pouvait hériter d'un bon classement. Mais on lui avait également dit que les membres de section étaient mieux rémunérés en fonction de leur classement, ce qui lui paraissait logique. La section une et deux notamment étaient réputées extrêmement risquées, selon les dires de Mark.

 

-Si c'est une réunion pour les grosses têtes, pourquoi est-ce que tu m'y emmènes ? questionna Bryan.

-Chaque capitaine de section a le droit d'emmener un soldat avec lui à la réunion. Comme tu es nouveau et que tu n'a jamais rencontré personne d'autre que nous, j'ai pensé que ce serait bien de t'amener et te présenter aux autres. Aussi tu vas pouvoir assister au déroulement du grand conseil. Tu verras, ça ressemble à l'assemblée générale d'une entreprise en fait.

Il est vrai que Bryan n'avait vu personne d'autre de la mafia durant ces six mois de "travail". Hormis la rencontre avec Andy lors de sa première visite au QG, et le type au sourire malsain dans les escaliers. Il était impatient de voir à quoi ressemblaient notamment les deux poids lourds d'Epsom Green, le Boss et le sous-Boss.

 

Il était huit heures environ lorsqu'ils arrivèrent à destination. Il n'y avait personne dans la grande salle aux canapés.

-Le conseil ne commencera pas avant huit heures et demie. Allons dans mon bureau pour le moment, proposa Georges.

Les deux hommes montèrent les escaliers, puis prirent le couloir vers la droite. Georges s'arrêta devant l'avant dernière porte, qu'il ouvrit. Sur la plaque en argent, on pouvait lire: GEORGES-CAPITAINE SECTION 04.

A l'intérieur, la pièce était dans le même style que celui d'Andy le conseiller, quoique plus petite et nettement moins bordélique. Elle était à l'image du capitaine: organisée et efficace. Chaque chose semblait être là où elle devait être, et Bryan appréciait déjà cet endroit. Un point questionna le jeune homme néanmoins: derrière le bureau était accrochée une série de tableaux assez intrigants, numérotés de un à dix.

-Qu'est ce que c'est ? demanda Bryan.

-Ce sont des règles.

-Des règles ?

-Ouais. Dans la mafia, il y a des paramètres, des principes, auxquels j'ai la conviction qu'il faut toujours se fier ou obéir. Je les ai fait encadrer. Pour ne jamais perdre de vue ces éléments quand je viens méditer ici.

Bryan approcha des tableaux. Sur celui tout à gauche, il était écrit: 1/ NE FAIS PAS A AUTRUI CE QUE TU NE VOUDRAIS PAS QU'ON TE FASSE.

-Je n'ai jamais été cruel, commenta Georges. Ça découle un peu de ce principe. C'est pas parce qu'on est des mafieux qu'on doit perdre notre humanité. >>

Bryan commençait à bien connaître son supérieur, et il appréciait vraiment sa personnalité. Il est vrai que, loin des clichés hollywoodiens du mafieux sanguinaire prêt à tout pour arriver à ses fins, Georges avait un sens de l'honneur certain, et il n'avait jamais fait de mal à qui que ce soit sans que cela soit mérité. Un vrai exemple à suivre pour le jeune soldat. Néanmoins, il savait se montrer impitoyable avec tous ceux dont il jugeait qu'ils ne méritaient pas sa confiance. Un certain épicier pourrait en témoigner, pensa Bryan.

 

Ils passèrent là un moment à discuter de choses et d'autres, puis ils descendirent dans la grande pièce afin de rejoindre la salle de réunion. Celle-ci était sur le point de commencer.

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CHAPITRE 8: RÉUNION AU SOMMET

 

 

Au moment même où Georges et Bryan arrivèrent en bas, quelqu’un entra dans la salle. C’était Andy, le conseiller du Boss.

<< -Je vois que je ne suis pas le seul à arriver en retard, fit-il aux deux hommes, en les saluant chaleureusement.

-A la seule exception que pour toi c’est devenu une coutume, répondit Georges en riant.

-C’est pas faux. Allez les gars, il faut y aller sinon on va se faire taper sur les doigts.

 

Ils traversèrent ensemble le long couloir derrière la salle principale. Le bâtiment était bien plus grand que ce que Bryan avait imaginé, vu la distance qui les séparait de la salle de réunion. Ils arrivèrent devant une porte à l’allure simplette, puis entrèrent.

La salle de réunion était plutôt petite. Au centre de la pièce était disposée une table de forme rectangulaire, et il comptait sept personnes déjà présentes.

-Bah enfin ce n’est pas trop tôt ! lança un vieil homme tout au bout de la table.

Il était chauve et arborait un bronzage orange assez suspect. Comme s’il avait forcé sur la lampe à UV.

-De la part d’Andy ce n’est pas étonnant, mais toi Georges ! continua-t-il.

-Désolé, on s’était perdu dans les couloirs, répondit le capitaine.

Le vieil homme s’esclaffa de rire. Tous les regards étaient braqués vers eux trois. Bryan n’était pas particulièrement gêné en public, mais il était intimidé. Jusqu’à ce que son regard se pose sur l’homme assis juste en face de lui, parfaitement à l’opposé du chauve.

Il reconnu le type bizarre des escaliers. Il arborait toujours son sourire malsain et les mêmes cheveux gominés.

 

Bryan et Georges s’assirent juste à côté de lui, sur deux sièges qui apparemment leur étaient réservés. Andy partit s’asseoir juste à côté du vieil homme. Ce dernier repris la parole :

-Bonne initiative d’avoir ramené ton nouveau, Georges. Ça va lui permettre d’apprendre. Présente-toi un peu, petit.

Bryan commença à s’exprimer.

-Non, non, l’interrompit le vieux. Lève-toi pour que tout le monde puisse te voir.

Il s’exécuta et se présenta. Il s’exprimait d’une voix forte et claire. Il ne voulait pas avoir l’air mal à l’aise. Pendant qu’il parlait, Bryan regardait la table et les personnes assises autour. Ils écoutaient tous religieusement. Il se rassit calmement à la fin de sa présentation.

-Et bien, tout cela me semble parfait ! enchaîna celui qui semblait diriger les débats. A notre tour de nous présenter alors. Tu connais déjà l’homme à ma gauche, Andy le conseiller juridique d’Epsom Green. A côté de lui, voici le comptable qui s’occupe de nos affaires, Hal.

Il désigna ensuite les hommes de l’autre côté de la table, juste en face de lui.

-Les sections une à trois, Bryan.

 

Le vieil homme présenta tour à tour les trois capitaines. Celui juste à sa droite était petit, la quarantaine passée, et bien qu’un peu enrobé il dégageait une certaine puissance physique. Il avait une grosse barbe et l’impression générale du personnage était qu’il ne devait pas être commode. Bryan pensa qu’en combat rapproché il devait être redoutable. Il s’appelait Gemon, et était capitaine de la section une.

Le chef de la deuxième section, juste à droite de Gemon, se prénommait Peter. Il était blond aux yeux bleus, de taille moyenne, Bryan lui trouvait un air irlandais. Celui-ci lui sourit et lui parut nettement moins antipathique que Gemon.

Le dernier des trois était bien plus jeune que les autres, pas plus âgé que Mark ou lui. Il avait un bouc et les yeux noir foncés. Il était sans doute d’origine hispanique et son nom était Rafael.

Le vieux termina par lui présenter l’homme juste à sa droite. Il dirigeait la cinquième section et s’appelait Dean. C’était un solide gaillard, afro-américain, aux muscles saillants. Bryan ne put s’empêcher de se dire qu’il lui faudrait encore pas mal d’entraînement avant de pouvoir atteindre ce niveau.

 

-Voilà pour les capitaines. Je vais maintenant te présenter le sous-Boss.

Bryan commençait déjà à s’en douter. Il parlait du type des escaliers.

Il s’appelait Konnor, et avait un visage assez juvénile. Il était à vrai dire plutôt bel homme, mais son sourire étrange le mettait toujours aussi mal à l’aise. Il semblait faux et hypocrite. Il le dégoutait même, bien que Bryan essayait d’effacer ses à-priori vis-à-vis de lui.

 

-Et donc, la dernière personne autour de cette table, c’est moi je crois, termina le vieux, d’un air enjoué. Mais tu dois déjà t’en douter. Je suis Mickael, Boss d’Epsom Green en charge de Clipperton. J’espère que nous ferons du bon boulot ensemble, mon gars. La réunion peut commencer.

 

Bryan fit un dernier tour de table du regard pour bien se souvenir qui est qui. Il voulait que cette assemblée soit productive pour lui, et apprendre au contact des hauts gradés. Il avait hâte que cela commence.

 

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-Hal, tu commences, fit Mickael.

Le comptable se racla la gorge et débuta. Il fit alors un bilan financier de l’organisation. Il parlait d’une voix faible et monotone, et on sentait qu’il n’avait pas vraiment l’habitude de s’exprimer en public. Bryan ressortit deux choses de son intervention : d’abord que la situation globale financière était saine et pérenne. Ensuite qu’Epsom Green utilisait une société écran afin de blanchir les rentrées d’argent. Cela dura un quart d’heure, mais tout le monde dans la salle avait l’impression d’être là depuis au moins une heure.

Le Boss le remercia et commença alors le tour des équipes.

 

Chaque capitaine devait produire un rapport annuel sur sa section, et s’en expliquer brièvement à l’oral.

Gemon et Peter, des sections une et deux, parlèrent assez longtemps de leur situation respective. Le boulot de Bryan et ses compères de la section quatre paraissait dérisoire comparé à ce qu’il entendait là. Les territoires où officiaient les deux factions étaient partagés avec les autres mafias de la ville, et donc en quelque sorte elles étaient en première ligne. Et même si la Trêve les tenait depuis quatre ans, la situation demeurait tendue.

Ce fut au tour de Rafael de s’exprimer, mais selon toute vraisemblance il ne s’était pas passé grand-chose pour la section trois cette année, hormis deux ou trois broutilles avec des gens du coin.

Quand ce fut à Georges de parler, le sous-Boss leva la main.

-Est-il réellement nécessaire de continuer ? fit-il de sa voix grave.

-Comment ça ? s’étonna Mickael.

-Et bien, soupira Konnor, je doute que Georges et Dean aient grand-chose à nous dire, vu leurs sections.

-Je ne comprends pas.

-Le travail est plus facile quand on est couverts par d’autres. Les équipes quatre et cinq sont inutiles, c’est évident.

Le sous-Boss regardait Georges et lui souriait les yeux grands ouverts. On sentait dans sa voix un profond mépris.

-Avec tout le respect que je te dois, Georges, reconnais que tu n’as rien à nous apporter de concret, continua-t-il.

Le visage du capitaine se durcit. Bryan ne l’avait jamais vu tendu.

-Figure-toi que j’ai des choses à dire à ce conseil.

-Oh, alors vas-y, nous t’écoutons. Tu as dû désarmer un petit à la maternelle ce matin c’est ça ? se moqua Konnor.

Georges se leva, l’air grave. Bryan se demandait ce qu’il avait de si important à faire part. Tout le monde écoutait autour de la table, avec une certaine tension dans l’air.

-Ça s'est passé la semaine dernière. J’ai cassé un verre dans un bar. Le proprio n’a pas voulu me laisser partir alors j’ai dû rembourser le verre au nom de la société. Pardon encore.

Georges fit un clin d’œil au sous-Boss. Même si ce dernier souriait toujours, on sentait qu’il bouillonnait intérieurement. C’était l’hilarité totale autour de la table. Georges décidément savait comment désamorcer une situation compliquée.

-Bien, bien, on a assez ri, reprit Mickael, les larmes aux yeux. Georges et Dean, faites nous vos rapports s’il vous plaît.

 

Le capitaine de la section quatre parla brièvement de l’aventure avec Koeman l’épicier, et résuma le reste en trois mots : tout va bien.

Dean était clairement le moins à l’aise des capitaines ; il ne s’était rien passé dans ses territoires pendant cette année et il se savait à présent dans le viseur de Konnor. De plus, le rapport qu’il produisait appuyait en quelque sorte les propos du sous-Boss sur l’inutilité de la section cinq.

 

Une fois terminé, ce fut à Konnor de prendre la parole. Il fit un bref résumé de la situation des sections, et donna son avis sur les équipes. Il proposait ainsi de réaffecter certains soldats des équipes quatre et cinq aux deux premières. Néanmoins, le Boss n’y voyait pas d’intérêt dans l’immédiat, et rejeta la proposition. Pour lui les unités quatre et cinq étant affectés aux territoires couvrant les quartiers autour du QG, elles étaient aussi utiles que les autres.

 

Le dernier à prendre la parole de la réunion fut Andy, à propos de la situation juridique de la société écran. Cela parlait déjà beaucoup plus à Bryan que le blabla comptable de Hal auquel il ne comprenait que les grandes lignes.

Le conseiller continua en parlant de la rétribution annuelle versée à la police de Clipperton, qui n’allait selon lui pas augmenter cette année vu la tranquillité ambiante depuis la Trêve.

-Il y a un dernier sujet qu’il faudrait aborder ici, Boss, termina Andy. Le chef des Triades, Lee.

Bryan avait entendu Georges et Winston en discuter il y a quelques temps. Le chef historique de la mafia chinoise de Clipperton, Lee, était mourant. Et la question sur sa succession posait problème.

-En effet, il faut en discuter, fit le vieil homme. J’en ai discuté avec quelques informateurs. Son fils Xiu devrait lui succéder. Il a le grade de capitaine chez eux. Et c’est un…

-C’est un taré fini, coupa impoliment Gemon. Lui et sa section, ils nous ont tendu un piège une fois, vous vous rappelez ? Heureusement, le vieux Lee n’a pas voulu fragiliser la Trêve et nous a relâchés. Mais lui, il voulait carrément nous faire la peau. J’ose à peine imaginer ce qu’il se passera lorsqu’il sera à la tête des Triades.

-Cela arrivera incessamment sous peu, reprit Mickael. Et à ce moment-là, nous devrons agir, et prendre les mesures nécessaires. On ne peut pas le laisser déstabiliser la ville et rompre l’équilibre, déjà tellement fragile, entre les quatre organisations de la ville.

 

La réunion se termina sur ces paroles, le Boss souhaita bonne chance à chacun pour l’année à venir et ils commencèrent à quitter la salle de réunion. Au moment où Bryan et Georges s’apprêtaient à faire de même, Mickael les arrêta.

-Vous deux. Venez donc boire un verre en haut dans mon bureau. Il faut que je te cause, Georges.>>

Ils partirent tous les trois ensembles en direction des escaliers.

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CHAPITRE 9: TROIS HOMMES ET UN BUREAU

 

Mickael, Georges et Bryan passèrent dans la grande salle afin de monter les escaliers menant aux bureaux des hauts gradés. Konnor plaisantait avec Gemon et Andy assis sur un des canapés entourant la pièce principale.

Les trois hommes montèrent, prirent à gauche au croisement et entrèrent dans une pièce par l’ultime porte au fond du couloir.

L’impression générale qui ressortait de cet endroit était une grande classe, rien à voir avec les bureaux de Georges et Andy. Le mobilier, et notamment le bureau central, était fait en bois de chêne massif. Des grands tapis orientaux étaient entreposés sur le sol. Il y avait un minibar au fond de la pièce. Tout ici reflétait une grande richesse, mais Bryan n’en attendait pas moins de la part du grand patron de la mafia.

-Qu’est-ce que je vous sers ? fit le Boss.

-Un scotch pour moi, répondit Georges. Et toi, Bryan ?

-La même chose.

Mickael s’assit derrière son bureau et ses deux invités firent de même sur deux fauteuils juste en face de lui.

 

-Tu sais que t’es un gars pas banal, hein Bryan ? commença le Boss. C’est la première fois que Georges accepte aussi vite quelqu’un comme soldat.

Bryan fut étonné d’apprendre cela, et il était flatté.

-Lui fait pas prendre la grosse tête, Mike. Il a encore des progrès à faire le petit, rétorqua Georges avec un sourire malicieux.

-Bryan, reprit Mickael avec plus de sérieux. On m’a dit que ta mère était morte dans un accident de voiture quelques semaines avant ton entrée ici. J’en suis vraiment désolé. J’ai moi-même perdu mes parents assez jeune, et je comprends parfaitement ta douleur. J’espère vraiment que nous serons en sorte comme une nouvelle famille pour toi. Je pense que c’est comme cela qu’il faut que tu le vives.

Le jeune homme accepta les condoléances.

-Néanmoins, enchaîna le Boss, tu suivais des études de droit et avec les aides aux étudiants tu avais je pense assez de quoi vivre ici. Pourquoi es-tu entré chez nous ?

-Et bien, répondit Bryan, il ne me reste plus rien de mes parents. Rien à part la maison dans laquelle j’ai toujours vécu. C’est la seule chose que ma mère m’ait laissé à son départ, et je suis prêt à tout pour conserver cet unique souvenir. Même à bousculer mes à-priori sur la mafia.

Mickael ne comprenait que trop bien ce que ressentait Bryan, et il n’insista pas, surtout qu’il sentait l’émotion envahir le jeune soldat. Néanmoins, il lisait dans son regard une détermination sans faille assez impressionnante. Et pour que Georges tienne ce gamin autant en considération, il devait être doué.

-Tu vas te sentir de mieux en mieux ici, je te le promets.

Le Boss donnait l’impression à Bryan d'être quelqu’un de très compréhensif et proche de ses hommes. Cela contrastait avec la facette complètement différente qu’il avait entrevue à la réunion, où le côté « chef d’entreprise » froid et pragmatique prenait le dessus.

 

-Comment est-ce qu’on se retrouve patron d’une telle organisation ? interrogea à son tour Bryan, à présent totalement désinhibé, surtout que le scotch commençait à lui monter à la tête.

-Nos parcours se ressemblent assez, du moins pour le début, fit Mickael. J’ai perdu ma mère et mon père simultanément alors que je n’avais encore que dix-sept ans. Nous étions pauvres, mon père était ouvrier et je me suis retrouvé à la rue du jour au lendemain. Entre rester dans le froid de l’hiver et intégrer la mafia, mon choix a été vite fait.

Il fit une pause, avala une grande gorgée puis continua.

-J’ai rapidement gravi les échelons. Tout d’abord en tant que soldat, où mes spécialités étaient l’infiltration et le meurtre. Puis en tant que stratège aux places de capitaine puis de sous-Boss.

-Je me rappelle de ton commandement, il y a quinze ans lors du repli à Chinatown, c’était grandiose, je n’avais jamais vu ça, interrompit Georges.

-C’est vrai que ce jour-là je les avais complètement retourné les Triades, plaisanta le Boss. Même aujourd’hui, je ne suis pas sûr qu’ils aient compris ce qu’il leur est arrivé. Enfin, j’ai été choisi il y a dix ans par la famille Epsom pour devenir Boss de cette mafia.

-La famille Epsom, qui sont-ils ? questionna Bryan.

-Ils sont la famille principale résidant à New York. Ils n’ont jamais dirigé eux-mêmes leur branche ici, ils s’occupent seulement de nommer des hommes compétents et dignes de confiance aux postes de Boss et de sous-Boss.

-Et vous leur versez un pourcentage sur les bénéfices, c’est ça ?

-Exactement. Chacun y trouve son compte.

Bryan comprenait de mieux en mieux comment fonctionnait Epsom Green.

 

-Et dis-moi donc, ton capitaine ne te mène pas trop la vie dure ?

Bryan sourit.

-Un peu oui, mais dans l’ensemble je n’ai pas trop à me plaindre.

-Tu te poses des questions sur lui n’est-ce pas ?

Le jeune homme ne put qu’acquiescer. Bien que Georges fût quelqu’un de particulièrement extraverti et démonstratif, il ne savait pas grand-chose sur lui. Il ne parlait jamais ni de choses de l’ordre privé ni de son passé.

-Je ne suis pas sûr que ça l’intéresse grandement, Mike, intervint Georges.

-Oh que si, coupa Bryan avec un brin d’amusement. Dites moi tout, Boss.

-Pour ne rien te cacher, commença Mickael, tu dois savoir que ton capitaine a été soldat dans mon équipe alors que j’étais encore un simple capitaine. Après réflexion, je dois l’avouer il a été le meilleur soldat qui me sois passé sous la main. Des capacités de combat somme toutes banales, mais une capacité à diriger une équipe hors paire. Il faisait quasiment office de second capitaine pour la section. A vrai dire si ça ne tenait qu’à moi, cet entêté ne serait déjà plus capitaine.

-Tu ne vas pas recommencer avec ça encore ! lança Georges.

Bryan ne comprenait pas.

-De quoi parlez-vous ?

-Il y a quatre ans, reprit Mickael, juste après la Trêve, j’ai proposé à Georges de devenir sous-Boss. Il a refusé.

Cette nouvelle étonna grandement Bryan. Pourquoi refuser une telle promotion ?

-Je vais me répéter une énième fois, Mike. Je suis un homme de terrain, je préfère être dehors à commander mes gars, plutôt que sous-Boss cloitré au QG à coordonner des équipes. Ce qui au passage n’est plus aussi utile que par le passé, vu que la Trêve unie toutes les organisations de cette ville.

-La Trêve est fragile, Georges, elle ne sera pas toujours là. Et quand elle disparaîtra tes services me sembleront indispensables.

-Konnor remplit très bien ce rôle.

-On est d’accord, Konnor est excellent. Peut-être même meilleur que je ne l’étais moi-même comme sous-Boss. C’est un tacticien remarquable, et il a un sens du management comme peu de monde en possède. Mais tu le sais comme moi. Il est manipulateur et ambitieux avant tout. Il déteste à en vomir les trois autres mafias. Heureusement qu’il y a la Trêve.

-Excusez-moi, interrompit timidement Bryan, mais j’ai cru comprendre que la Trêve avait été signée suite à des guérillas urbaines à Clipperton, et qu’elle n’a jamais été mise en péril. Mais qu’est ce qui a déclenché ces évènements ?

Mickael et Georges se regardaient, l'œil sombre. Un silence de plomb régnait dans la pièce.

-Tu le sauras le moment voulu, reprit le Boss après quelques secondes. En attendant j’ai à discuter avec Georges, mon garçon. Seul à seul. Tu peux disposer.

 

Bryan se leva, salua ses deux supérieurs et quitta la pièce. Décidément plus le temps passait et plus il se questionnait sur la fameuse Trêve que tout le monde semblait avoir à la bouche. L’atmosphère s’était glacée quand il en avait demandé l’origine.

Même Georges constituait toujours un grand mystère pour lui, et il ne croyait qu’à moitié aux raisons qu’il avait invoquées à sa non-promotion.

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Par curiosité, quels sont les personnages que vous aimez le plus pour l'instant dans cette fiction ?

 

 

 

CHAPITRE 10: LE CALME AVANT LA TEMPÊTE

 

Il était huit heures du matin quand Bryan rentra chez lui. Il se sentait joyeux. Il avait passé toute la nuit à faire la fête avec ses amis de l'université, qu'il n'avait pas vus depuis pas mal de temps. Il avait beaucoup bu, mais vu ce qui passait dans son gosier à longueur de temps avec les collègues de la section au Limerick Bar, l'alcool avait de moins en moins d'effet sur lui. Heureusement, c'était dimanche, un jour où il ne travaillait pas et il allait pouvoir dormir sereinement. Néanmoins, il n'oubliait pas qu'il avait rendez-vous chez Winston vers treize heures pour déjeuner.

Il dormit jusque là et se rendit au domicile de son équipier. Celui-ci vivait avec sa femme et ses deux enfants dans un appartement du quartier bourgeois de Malestroit, qui constituait le centre ville de Clipperton. Winston l'avait invité précisément ce weekend car toute la famille sauf lui était partie chez sa belle mère. Sa femme n'aimait pas que le vieux soldat invite des collègues de travail à la maison.

 

Bryan fut chaleureusement accueilli à son arrivée, et ne put qu'apprécier la décoration de l'appartement.

-<<C'est sublime chez toi, complimenta le jeune homme.

-Merci beaucoup, répondit Winston. Mais c'est ma femme qui s'occupe de tout ça.

Bryan aurait dû s'en douter. Son partenaire n'avait ni la subtilité ni le bon goût nécessaire pour décorer son logis comme cela. C'était un type plutôt bourru. Jamais il n'aurait eu l'idée par exemple d'acheter des napperons aussi raffinés pour la table du salon.

De ce qu'il en vu, l'invité trouva que c'était plutôt spacieux pour un appartement, un quatre pièces, et Bryan ne put s'empêcher de se dire qu'il avait dû en coûter à Winston d'acquérir cette petite merveille. D'autant que ce dernier s'était forgé la réputation d'être très près de ses sous.

-Comment s'est passé la nuit ? interrogea Winston, alors qu'il était en train de servir un gigantesque plat de spaghetti à son invité.

-Super, répondit Bryan. Je te cache pas que c'était assez arrosé, et même si je tiens bien l'alcool j'ai cru que j'allais jamais me lever pour me traîner jusqu'ici.

-Fais gaffe de pas tomber dans l'addiction, plaisanta le vieux soldat. Mais le plus important, t'as levé une gonzesse ?

-Winston, je t'ai dit que c'était des amis. J'étais pas dans cette optique là.

Il mentait, du moins partiellement. Il y avait cette fille de la fac qui lui plaisait, Veronica. Elle était de la partie hier soir, étant une amie elle aussi, mais Bryan n'avait pas tenté sa chance. A vrai dire, il ne se voyait pas avoir une relation amoureuse pour le moment. Et il n'avait pas du tout envie de discuter de ça avec son ami.

 

-Winston, reprit le jeune homme, cela fait combien d'années que tu es dans Epsom Green ?

-Dix-huit ans bientôt. Sacrée ancienneté pas vrai ?

-Tu m'étonnes. Et tu n'as jamais eu envie de...

-De changer ? l'interrompit Winston. Non jamais. La vérité c'est que j'aime mon métier, et plus que tout l'argent qui va avec, tu vois de quoi je veux parler. Je n'aurais jamais pu trouver un emploi aussi bien payé dans un domaine légal.

La réponse convenait à Bryan.

-Il y a une autre question que je veux te poser, Winston, mais j'ai peur d'être indiscret.

-Tu peux tout me demander n'hésite pas.

-Et bien, je me demandais comment cela se fait que tu es toujours soldat après dix-huit années de loyaux services ?

-Oh, fit Winston avec un sourire, tout simplement parce que je n'ai jamais été ambitieux. Grimper dans la hiérarchie, cela ne m'a jamais intéressé.

-Mais tu aurais gagné plus d'argent.

-J'ai une famille, Bryan. Plus tu grimpes dans la hiérarchie, plus le risque de se faire descendre à un coin de rue augmente. Les autres mafias te connaissent, tu deviens une cible. Je dirais même qu'avec l'âge, j'ai revu mes objectifs de carrière à la baisse. J'étais initialement en section une, sous le commandement de Mickael. Georges était alors mon équipier. Mais j'ai par la suite demandé à être dans la section quatre. Le précédent poste était bien trop dangereux. Mais pour toi qui n'a connu que l'après-Trêve, je dois parler chinois.

-Non, je comprends tout à fait ton point de vue.

Bryan se tut quelques instants puis reprit:

-Puisque tu parles de la Trêve, qu'est-ce qui...

A ce moment, un téléphone sonna. Winston se leva jusqu'au poste et décrocha. Il resta quelques instants à discuter, mais Bryan n'entendait pas ce qu'il disait. Ses traits se durcissaient au fur et à mesure que la conversation avançait. Il raccrocha quelques instants plus tard et revint au salon, le visage fermé.

-Il se passe quelque chose de grave ?

-Oui, répondit Winston, c'était Georges au téléphone. Lee est mort. Xiu est le nouveau chef des Triades, et il va passer à l'offensive d'un moment à l'autre. Nous devons nous rendre au QG immédiatement. >>

Bryan avala une dernière bouchée et quitta l'appartement en compagnie de son coéquipier. Ça devait gravement chauffer pour que leur capitaine les dérange durant leur jour de congé.

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Bah moi je l'aime bien ce Bryan. Les autres personnages ne sont pas encore trop développés je trouve mais j'aime bien le chef de la mafia et le chef de la section de Bryan, qui ont l'air d'être des bons !

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CHAPITRE 11: L'ASSAUT PARTIE I

 

Bryan et Winston discutèrent peu sur le chemin du QG, qui n'était pas très loin de l'appartement de ce dernier. L'atmosphère était plutôt tendue, en grande partie à cause de Bryan qui sentait petit à petit la pression monter en lui. Il réalisait progressivement ce qui était en train de se passer. Il allait vivre sa première situation dangereuse à Epsom. Il n'avait pas encore tous les détails sur l'affaire, mais il trouvait que ça ne sentait pas bon du tout.

Ils entrèrent dans le QG. Il y avait plein de monde dans la grande salle et Bryan reconnut quelques visages comme le capitaine de la section deux Peter et quelques soldats qu'il avait déjà croisés en passant dans les couloirs. Georges et Mark étaient déjà arrivés et leur faisaient signe de les rejoindre sur un canapé.

 

<<-C'est bien, vous avez fait vite les gars ! s'exclama Georges.

-On a fait aussi vite qu'on a pu, répondit Bryan. Mais où est Matt ?

-Aucune idée, enchaina Mark. Ce con répond pas au téléphone, et je sais pas du tout où il passe le weekend.

-Il va prendre une rouste à son retour, ne vous inquiétez pas, coupa Georges. Le Boss va arriver d'un moment à l'autre, les trois stratèges sont en train de peaufiner les détails d'un plan à l'heure qu'il est.

Le capitaine faisait référence, outre Mickael, à Andy le conseiller et Konnor le sous-Boss qui faisait tellement mauvaise impression à Bryan. Il n'allait pas tardé à être fixé sur ce qu'il allait se passer.

Les trois hommes ne tardèrent pas longtemps à descendre les grands escaliers de la salle et tous les mafieux présents se réunirent devant eux, de façon presque solennelle. Malgré la situation, les hauts gradés ne semblaient pas plus stressés qu'à l'ordinaire.

 

-Les gars, commença Mickael, le temps nous presse actuellement alors je vais faire court. Voici la situation. Lee est décédé des suites de sa maladie. C'est une grande perte car cet homme a été un grand artisan de la Trêve et il œuvrait pour la paix. Mais nous n'avons pas le temps de le pleurer. L'heure est grave. Malgré toute sa clairvoyance, cet homme n'a jamais pu voir à quel point sa descendance, le bien nommé Xiu, était un psychopathe. Il était aveuglé par l'amour pour son fils et n'a jamais pu considérer que celui-ci ne pouvait lui succéder à la tête de la Triade de Clipperton.

Le Boss marqua une pause comme pour se remémorer de lointains souvenirs puis continua.

-Ce cinglé n'est officiellement à la tête de la mafia chinoise que depuis quelques heures, et il avance déjà ses pions pour enclencher une guerre totale. Mais c'est un imbécile: il ne voit pas qu'à l'heure actuelle il conduit ses hommes à une défaite inéluctable. Nous ne sommes pas les seuls à lui faire face. Les Kingston et la Bratva ne laisseront pas la Trêve menacée non plus. La seule question c'est de savoir quels sacrifices nous allons devoir faire afin de l'arrêter.

Konnor prit alors la parole.

-La section une se tient prête à une éventuelle attaque de nos territoires. Le plus urgent, c'est de les épauler car seuls ils ne tiendront pas face à un assaut massif des Chinois. Il a donc été décidé d'envoyer huit personnes dans cette optique. Les autres resteront au QG et attendront les ordres.Y-a-t'il des volontaires, messieurs ?

Bryan avait un peu honte de ce qu'il éprouvait. Il voulait certes faire ses preuves à Epsom et c'était là l'occasion rêvée, mais une partie à l'intérieur de lui était totalement effrayée par l'inconnue que constituait une telle mission. Pour le coup, il préférait donc passer son tour.

A ses côtés, Georges avança et lança:

-Mike, je propose ma section pour aller sur le terrain.

Cette phrase frappa au départ Bryan comme un coup de massue. Il pensait que seuls les types d'expérience allaient se présenter. Mais son capitaine en avait décidé autrement. Il avait proposé quatre hommes à envoyer au front, et le Boss accepta.

Il fut ensuite unanimement décidé que la section deux, dont les territoires n'étaient point menacés par la Triade et qui constituait l'autre grande force de la mafia, serait envoyée.

 

Mickael était sur le point de terminer sa prise de parole quand une personne entra dans le QG et marcha rapidement vers le Boss. C'était un homme d'une taille immense, environ deux mètres, il avait le nez aquilin et des cheveux mi-longs qui lui tombaient jusqu'aux épaules.

-C'est Snow, dit Mark à Bryan. C'est un de nos informateurs. Parait que c'était un tueur à gages dans le passé et qu'il a eu affaire au Boss. Le seul contrat qu'il n'a pas pu remplir d'après la rumeur.

Le type glissa quelques mots à l'oreille de Mickael, qui ne semblait pas aimer ce qu'il venait d'entendre. Son teint avait changé.

-Oublions tout ce qui est formalité, mes enfants, fit Mickael, la voix un peu bourdonnante. Ça a déjà commencé. L'assaut est donné. Les huit, mettez vous en route immédiatement !>>

Le cœur de Bryan battait la chamade.

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ARGHHHHHHHH, je veux la suite ! Ca se laisse lire de plus en plus facilement, tu fais du super boulot :P J'ai rien lu pendant une semaine pour en avoir plus à lire et je ne regrette pas ! Mais là c'est trop dur je need la suite x)

 

Pour mes persos, Bryan et Georges, les autres ne sont pas encore assez développé ^^

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Merci bien Sad ! Heureux que la fiction te plaise ! La suite sera encore mieux je pense :P

Vu comment je compte faire évoluer l'histoire, je pensais diviser en "tomes" de 15 chapitres.

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Je me suis bien fait kiffer avec ce chapitre XD, et vous ?

 

 

CHAPITRE 12: L'ASSAUT PARTIE II

 

 

Les huit volontaires sortirent en trombe du QG. Il fallait agir très vite. La section deux se mit rapidement en route, celle-ci étant déjà rodée. Georges connaissait parfaitement le genre de mission qui les attendait. Il jugea donc nécessaire de faire un topo à son unité.

 

-Bon les gars, fit-il, cette fois-ci ça va pas être une partie de plaisir. Avec Peter on a décidé que leur équipe aiderait au nord, et nous à l'Est près du territoire des Kingston. De cette façon nous serons en principe moins exposés qu'eux. Quoi qu'il arrive, restez calmes, et agissez avec maturité. Pas d'acte héroïque inutile, d'excès de bravoure superflu.

Il regarda un à un ses subordonnés puis reprit.

-On va se diviser en deux équipes: Bryan et Mark, vous êtes extrêmement complémentaires, vous formerez la première. J'irais avec Winston. Notre but sera de neutraliser les Triades qui tenteraient une petite escapade armée sur nos territoires. Et si c'est possible d'intercepter Xiu si on arrive à avancer chez eux. Le Boss a négocié un créneau de deux heures avec la police. Si, ce laps de temps passé, le conflit n'est pas réglé, les poulets vont se ramener en nombre, et je ne donne pas cher de nos peaux. Tout est bien clair ?

 

Les trois soldats acquiescèrent religieusement. Georges donna quelques indications à Mark concernant l'emplacement qu'ils devaient garder et prit Bryan seul à seul.

-Petit, si tu croises un des leurs, il ne faut pas que tu hésites, conseilla-il. C'est ton baptême de feu, et il est plutôt corsé. Je sais qu'au moment de presser la détente tu vas commencer à philosopher sur la valeur d'une vie et tout ce bordel. Je le sais parce que toi et moi on est de la même trempe. Alors écoute juste ceci. Ces gars-là ne chercheront pas à discuter, s'ils te trouvent ils te feront la peau sans scrupule. Alors tu devras débrancher ton cerveau, ne serait-ce que ces quelques instants. Les questions existentielles tu te les poseras plus tard, de préférence ailleurs que enterré dans ta tombe.

Tous ces éléments sur sa capacité à ôter la vie, Bryan se les était déjà posées maintes fois. Mais il en était arrivé à la conclusion qu'il ne saurait que lorsque l'occasion se présenterait. Et cela serait peut-être aujourd'hui.

 

Les quatre amis se serrèrent dans leurs bras, se souhaitèrent bonne chance puis se mirent en route. Bryan n'avait pas tellement peur de ce qu'il allait se passer à présent, car il était avec Mark, son meilleur ami mais surtout l'un des meilleurs tireurs de tout Clipperton.

-Tu te chies pas trop dessus, Bryan ? plaisanta Mark.

-La ferme, ricana son coéquipier. C'est normal pour moi d'avoir peur.

-Pour tout t'avouer, j'ai un peu les jetons moi aussi. J'ai encore jamais refroidi un Triade.

-Combien de personnes t'a tué en tout ? questionna Bryan.

-Je dirais trois. Voir quatre. En fait, il y en a un, je ne suis pas sûr qu'il soit mort. Enfin vu qu'on a plus revu sa sale gueule à Clipp' je pense que je peux l'accepter dans mes statistiques.

 

En discutant ils étaient arrivés à l'emplacement qu'ils devaient défendre. Il s'agissait d'un vieil immeuble délabré qui donnait sur une grande rue. Comme le Boss l'avait précisé dans son speech, les rues ici étaient désertes, les gars de la section une avaient fait évacuer les zones sensibles pour les civils. Cette vue des quartiers vides était assez impressionnante.

Quand ils arrivèrent devant l'immeuble, ils aperçurent une voiture arriver de l'autre côté de la rue. Bryan reconnut le véhicule de Melk, le chef artilleur d'Epsom Green. Celui-ci passait sur toutes les zones de défense afin de fournir des munitions aux étourdis qui prenaient le risque de se trouver à sec en plein milieu d'une bataille. Il leur souhaita bonne chance et repartit rapidement.

Mark et Bryan s'installèrent dans le bâtiment prévu, au premier étage. Ils avaient ici une vue aux fenêtres imprenable: sur toute la rue pour Bryan, et tous les bâtiments de Chinatown en face pour Mark. Il n'y avait qu'une centaine de mètres qui séparait les deux mafieux des zones Triades. Une vigilance constante était donc de mise.

 

Pendant dix bonnes minutes, il ne se passa rien. Mark, comme à son habitude, commençait à bouillonner. Soudain, des coups de feu lointains se firent entendre. L'affrontement avait commencé pour certains Epsom.

C'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Mark se leva derechef, et se tourna vers Bryan.

-Mec, j'en ai marre d'attendre. On va avancer.

-Fais pas le con ! lui cria Bryan. On ne peut pas partir à l'abordage comme ça sans informations !

-Je te dis que ça risque rien, ils ont attaqué plus au nord. Personne ne viendra ici. On va leur rentrer dans le lard, poser nos couilles sur leur QG et défoncer la gueule de cet enculé de Xiu !

Bryan commençait à perdre son calme. Son ami était un artilleur magnifique, mais la taille de son cerveau était inversement proportionnelle à sa faculté à la gâchette. Malgré cela, quelque chose commençait à titiller le jeune homme. Même s'il n'y avait pas eu confrontation pour le moment, Mark n'avait pas tord sur toute la ligne. Ils auraient au moins dû apercevoir des Chinois. Ceux-ci n'ont pas pu délaisser complètement toute cette partie de leur territoire.

Mais qu'est ce qu'ils préparent ?

 

-Bon, temporisa Bryan. On va jeter un œil dans la rue d'en face. Mais on avancera pas plus, compris ?

-D'accord, soupira Mark.

Tout à coup, un bruit sourd s'échappa au rez-de-chaussée, puis des bruits de pas. Mark fit signe à Bryan de le suivre et ils descendirent les escaliers en silence. Arrivés en bas, ils ne virent personne. Ils fouillèrent brièvement les pièces, absolument rien. Bryan remarqua cependant un détail. La porte de derrière avait été forcée et n'avait pas été correctement refermée.

-Quelqu'un est venu ici puis est reparti, dit-il.

-Mais pourquoi faire ça ? demanda Mark. Ils ont dû nous entendre parler en haut, pour quelle raison ne sont-ils pas monté ? C'est pas leur genre d'éviter la baston.

Quelque chose clochait. Bryan réfléchissait. Il ne voyait qu'une raison à cette furtivité. Son cœur commençait à s'emballer. Il venait de se rappeler une phrase que Melk avait dite sur la Triade une fois où il était passé au stand de tir.

-Mark.

-Oui ?

-Dégageons de là. Et tout de suite !

Bryan avait presque crié ses derniers mots, et Mark s’exécuta. Il avait une confiance aveugle en la capacité de réflexion de son ami, et ne le remettait quasiment jamais en cause dans ce domaine. Les deux Epsom traversèrent la rue presque en courant et arrivés une cinquantaine de mètres plus loin, ils entendirent une explosion énorme derrière eux. Ils n'eurent même pas besoin de se retourner pour savoir ce qu'il s'était passé. L'immeuble avait volé en éclats et des flammes rougeoyantes jaillissaient de part et d'autre du bâtiment.

-Comment tu as su ?>> lança Mark, la voix tremblante.

 

C'était la première fois que Bryan voyait son équipier aussi désemparé. Melk l'avait mentionné. Les Triades avaient une spécialité. Plus que le maniement des armes à feu, c'était leur penchant pour l'explosion qui les caractérisait le mieux. Un certain Deidara s'occupait de cela chez eux. C'était certainement ce type qui s'était introduit dans l'immeuble, posé les explosifs et était reparti sans un bruit.

 

Mark et Bryan se saisirent de leur revolver. Ils étaient pris au piège, entre Deidara et ses hommes et le QG des Triades.

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