Aller au contenu

Tokyo Gore Police


Byakko
 Share

Messages recommandés

TOKYO GORE POLICE

 

84537596pp.jpg

 

Titre : Tokyo Gore Police

Titre original : Tôkyô Zakoku Keisatu ~ 東京残酷警察 ~

Genre : Action, Science Fiction, Gore

Scénario : Kengo Kaji, Sayako Nakoshi, Yoshihiro Nishimura

Directeur : Yoshihiro Nishimura

Musique : Koh Nakagawa

Pays : Japon

Durée : 110 minutes

Dates de sortie : 2008 (Japon)

Recommandation d'âge : Interdit aux moins de 18 ans à sa sortie en salles

Personnages principaux : Eihi Shiina, Itsuji Tao, ...

 

 

Trailer

 

 

 

Histoire

 

L'histoire prend place dans un Tokyo futuriste et dépravé où des atrocités d'une rare violence sont perpétrées par des mutants (communément appelés dans le fim : Engineers). Ce sont en réalité des humains (dans leur forme extérieure) à qui l'on aurait injecté un virus les transformant en monstres hideux et capables de remplacer leurs membres perdus par des armes mortelles. On ne sait pratiquement rien quant à l'origine de cette infection. La seule piste que la police détient, c'est qu'un mystérieux savant fou serait derrière tout ça. Pour pallier à cette menace, une force spéciale de police anti-Engineer est mise en place avec pour mission d'exterminer tous les mutants en employant des méthodes peu orthodoxes, voire, sadiques. Ruka, une jeune femme solitaire au passé mouvementé et souffrant de SPT (Stress Post-Traumatique) est le personnage principal de la trame. C'est une guerrière aguerrie dans la maîtrise du sabre et la lutte contre les mutants. Elle fait partie de cette brigade de samouraï des temps modernes, et se voit chargée d'enquêter sur les affaires de meurtres causés par les Engineers afin de découvrir les manigances qui sont à l'origine de ce fléau. Mais Ruka a aussi un but premier : trouver l'assassin de son père afin d'assouvir sa vengeance. Contre toute attente, elle sera confrontée à d'anciens souvenirs sans se douter qu'ils la conduiront à la personne qui partage un lien commun du passé avec elle mais qui détient également la pièce maîtresse de toute cette histoire...

 

750300tokyogorepolice01.jpg

 

746944tokyogorepolice02.jpg531403tokyogorepolicestill1031.jpg

 

 

Critique

 

Autant le dire tout de suite, pour ce qui est du gore à l'état pur, Tokyo Gore Police ne fait pas dans la dentelle. C'est bien connu, les japonais sont passés maîtres dans l'art de l'horreur, sous toutes ses formes imaginables. Mais ici, elle se traduit de manière très physique, particulièrement sauvage et perverse même. En effet, les nombreuses scènes gore du film sont filmées de sorte à ce que le spectateur puisse les contempler sans pratiquement rien manquer du spectacle sanglant s'offrant à ses yeux et rares sont les prises de vue censurées lors de ces scènes pour le moins... insolites. Car oui, l'hémoglobine étant un outil indispensable pour apporter un certain art à l'horreur, Tokyo Gore Police se paye le luxe d'en user (voire carrément d'en "abuser") avec toutes les ficelles imaginables du gore asiatique. Ce n'est pas quelques gouttes ou effusions de sang que vous verrez lors de ces séquences, mais des litres et des litres giclant de toute part, à la moindre entaille ou membre tranché !

 

TK5_nowinasia.JPG

 

Attendez-vous à voir des geysers d'hémoglobine partir dans tous les sens à la moindre éraflure... De véritables averses de sang !

La violence s'exprime parfois jusqu'à son paroxysme lorsqu'on voit des têtes exploser, des mutilations vues en gros plan et au ralenti, des démembrations en tout genre, des broyages d'os, écartèlement des membres, et j'en passe... Le tout opérant sans discontinuité à un rythme hallucinant. Et il n'est pas surprenant que certaines scènes nous restent encore quelques instants dans l'esprit tellement la violence en demeure extravagante. En cela, ces scènes nous montrent ce que la plupart des films ne révèlent pas (ou ne dévoilent que rarement), c'est un peu l'envers du décor.

 

3673834xntsk+%25281%2529.jpg

 

Les mutants étant dotés d'une certaine conscience primitive se comportent un peu comme les humains...

De toute évidence, Nishimura n'a pas lésiné sur les moyens techniques mis à sa disposition pour rendre son oeuvre aussi dérangeante qu'outrancière. Si de temps en temps, les scènes d'action au katana et autres armes blanches sont menées avec brio (notamment en la personne de Eihi Shiina dans le rôle de Ruka), des effets spéciaux viennent s'y greffer, dépassant même les lois de la physique, si bien que certains restent peu convaincants et deviennent un peu risibles à la longue.

En outre, si une probante perversité émane de la violence effarante de Tokyo Gore Police, elle fait également référence au sexe qui se marie subtilement avec les scènes trash du film. Là aussi, c'est un des aspects qui fonctionne très bien dans ce genre de film d'action/horreur du cinéma japonais tout en caricaturant.

 

Ainsi, on verra toute sorte d'abominations tel qu'une chaise de forme humaine entrain d'uriner un jet d'acide par un faux clitoris sur une foule en délire, une prostituée arranchant d'un coup de dent la verge d'un homme après lui avoir fait une brève fellation, ou encore un Engineer exhibant son phallus de taille démesurée et s'en servant comme arme à projectiles pour perforer ses cibles, entre autres joyeusetés...

L'aspect pornographique s'il s'impose à un certain stade, à sa manière, reste tout de même assez minime et sert principalement à accroître la dose d'humour grotesque qui joue derrière pratiquement chaque scène du film.

 

tumblr_lkk2iceBgq1qa8u4to1_500+%25281%2529.gif

 

La moitié inférieure du corps de cette femme sectionnée au niveau de la taille a été remplacée par cette répugnante mâchoire vaginale !

Bref, si l'imagination des concepteurs n'a pas de limite, si j'ose dire, quand bien même un peu d'humour noir accompagne ces passages, l'amorale prime sur l'ensemble. Le fait est que ce gore inhérent à l'atmosphère morbide du film se veut d'être mesquin à souhait, l'humour noir étant assez présent et convenant comme il faut au degré de violence, afin d'apporter un minimum de gaieté et d'amoindrir la vision d'horreur que procurent certaines images. Aussi étrange que cela puisse paraître, c'est la combinaison gagnante pour que l'observateur éprouve un certain plaisir à admirer cette sorte de divertissement peu commun, pour peu qu'il soit friand du genre. Car il faut considérer que le gore de Tokyo Gore Police ne serait pas ce qu'il est sans une bonne touche de dérision, puisque c'est là qu'il puise sa force.

 

L'ambiance reste malsaine durant les 110 minutes couvrant la longueur de cette production. Pourtant, il y a quelque chose qui stimule notre curiosité au milieu de toute cette véhémence... L'histoire de Ruka est, d'une manière ou d'une autre, rattachée à l'origine et la cause de la propagation des Engineers. Et ce, même si le scénario ne tourne pas forcément que sur elle. Les autres personnages comme The Key Man (un mutant qui partage plus ou moins un passé commun avec l'héroine) ou le chef de la police (dont les réelles motivations sont dévoilées plus ou moins vers le dernier quart du film) ont également leur rôle à jouer dans cette intrigue. Les quelques flash-back triturant l'esprit de Ruka se manifestent de sorte à faire le lien avec les évènements majeurs intervenant vers la seconde moitié de cette oeuvre cinématographique, mais pas toujours au moment le plus approprié, et pour cause, certaines petites incohérences en émergent et cela peut soulever quelques légères interrogations.

 

Les premières minutes posent un peu les bases du scénario en nous mettant dans le bain (de sang ?) sans pour autant faire avancer son déroulement prestement. On a droit principalement à quelques scènes d'action et à la présentation des protagonistes principaux. Une fois qu'une bonne quarantaine de minutes s'est écoulée, un certain mystère se dégage de Ruka suite à un évènement spécial, et les révélations ainsi que quelques surprises viennent ponctuer la suite du programme.

Malheureusement, si la seconde partie du scénario devient un peu plus intéressante, à certains passages, il y a quelques séquences (de fausses publicités commerciales proposant des produits d'auto-mutilation) somme toute inutiles et quelque peu hors-sujet, venant noircir le tableau, mais avec un certain humour noir. En tout cas, certaines répliques sont désopilantes à entendre et relèvent un peu le niveau humoristique. De ce fait, Tokyo Gore Police combine à merveille la violence et la dérision. Un cocktail qui se savoure avant tout dans l'humour le plus tordu malgré la sévère brutalité de certaines images. Le spectateur appréciant ce genre devrait avoir quelques moments de fourire, car c'est là aussi que réside l'intérêt du réalisateur à créer de telles séquences en laissant libre cours à l'imagination.

 

tokyogorepolice05.jpg

Une des fameuses fausses pubs commerciales destinées à accuentuer l'humour noir du film.

 

Les Engineers n'auront de cesse de régénérer leurs membres amputés en armes terrifiantes tant qu'ils ne sont pas réduits au silence (c'est à dire, en morceaux).

Mise à part cela, Ruka est sans doute le personnage le plus humain dans ce monde barbare à l'humour décalé, malgré le fait qu'elle manifeste des symptômes de mutation de type Engineer. Mais elle reste tout le temps fidèle à son idéal en dépit des circonstances. Son sérieux, sa classe, ses émotions, sa faiblesse qui parallèlement, est sa force, font d'elle un personnage qui nous invite aisément à suivre le déroulement du film.

 

Tokyo Gore Police possède une bande-son tantôt discrète, tantôt ambiante, mais pas forcément mauvaise. Disons que si les thèmes s'identifient plus ou moins aux scènes d'action et gore avec un ton bien japonais, ils ne sont pas vraiment très diversifiés et se ressemblent vaguement entre eux. Certaines pistes d'ambiance et de suspense (même si ce suspense n'est pas toujours très haletant) ont tout de même le mérite d'atténuer un peu l'aspect gore et inhumain du film en jouant sur quelques petites scènes dramatiques, voire occasionnellement, touchantes.

 

 

Bilan

 

Les amateurs de gore frais y trouveront leurs compte, mais ceux qui ne sont pas des tenants du genre feront mieux de passer leur chemin, surtout que le gore et le sadisme sont le moteur principal du film puisqu'ils se conjuguent en harmonie tout le long. Le scénario n'est pas vraiment le plus gros atout mais se laisse suivre du début à la fin. L'ambiance est très mature mais bien souvent les situations sont farfelues, parfois comiques tout en restant d'une extrême violence. Ruka reste intéressante et évolutive. L'OST est correcte, et pas désagréable à l'écoute, mais sans plus. Les décors restent sombres et parfois terrifiants, marqués d'effets de néons rouges pour accuentuer davantage l'ambiance déjà très malsaine. Si vous êtes sensible à la vue du sang et aux organes humains, je vous déconseille de visionner Tokyo Gore Police, car certaines scènes sont vraiment très choquantes, et je pèse mes mots.

Bref, c'est un film bien sympathique à regarder pour son ambiance et son originalité si on aime les films d'horreur de ce style.

Modifié par Byakko

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 3 weeks later...

j'adore le gore surrtout quand c'est japonnais, puisque eux ils ne se retiennent pas, je vais y jeter un coup d'oeil

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 4 months later...

C'est souvent comme ça dans le V-Cinema. Tokyo Gore Police est l'un des meilleurs films produits par Yoshihiro Nishimura selon moi. D'ailleurs, il a été élu meilleur film asiatique dans le Festival Fant-Asia et nominé également au Cyber Horror Awards en 2008. Et puis, je trouve que l'actrice principale Eihi Shiina a la classe dans ce film.

 

Mise à jour du premier post changé en article ;)

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Bon article mais je trouve dommage que tu passes totalement à côté de l'aspect critique de la société japonaise du film.

Et perso je trouve pas du tout les fausses pubs inutiles, elles plutôt un gros plus au film en ajoutant énormément de dérision à un film dont c'est la principale vocation !

 

Une très bonne interview de Nishimura pour saisir le personnage ;) :

http://www.sancho-asia.com/articles/yoshihiro-nishimura-yumiko-hara

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Share

×
×
  • Créer...