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[Divers] Bulles


DucksRule
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Bonjour,

 

Je vous préviens simplement que ce que vous allez lire n'est pas l'histoire finie. En réalité, j'ai l'histoire dans ma tête depuis assez longtemps mais je ne me suis jamais motivé à l'écrire, je me suis donc dit que la poster sur divers forums/sites/blogs en petites bribes pour avoir des avis au fur et à mesure serait sans doute plus motivant. Je suis ouvert à toutes les suggestions pour rendre l'histoire meilleure et un peu plus originale. Ce premier jet vise surtout à savoir ce que les gens pensent de l'idée de base. Si je vois que certaines personnes sont intéressées parmi celles qui lisent, je posterai de temps en temps un morceau de l'histoire. Mon idée est de faire un petit conte feuilleton si on peut dire ça comme ça. L'histoire est assez (même très) classique : c'est fait exprès, c'est ce genre d'histoires que j'aime, mais justement, j'aimerais le changer un peu. Et pour ceux qui se demandent, oui c'est très largement inspiré d'autres choses existant déjà - beaucoup de contes notamment (dont La Petite Sirène et Alice au Pays des Merveilles pour ce qui se verra sans doute le plus, dans leurs versions littéraires, pas les adaptations Disney ...) mais aussi à peu près tout ce que j'ai pu lire/voir/jouer.

 

 

 

Bulles

 

Nous étions tous encerclés dans notre propre monde flottant. Il n'y avait plus rien au-dessus du ciel. Il n'y avait plus rien au-dessous du ciel. Nous étions tous l'unique résident d'une bulle qui nous contenait depuis toujours. Nous ne pouvions pas nous parler. Nous ne savions pas nous parler. Lorsqu'il advenait que deux bulles fussent à une distance suffisante pour que nous puissions nous entrevoir, nous nous tournions le dos indéfiniment. Comme une éternité. Et nous regardions le rien s'intensifier encore devant nous. Plus personne ne connaissait le passé. Plus personne ne comprenait le présent. Et le futur était l'expansion du rien. Aucun de nous n'avait de sentiment. Aucun de nous n'avait de compassion. Aucun de nous ne réfléchissait. Aucun de nous ne voulait que la situation change. Nous étions tous captifs de notre sécurité. Notre cocon de bonheur inviolable. Pourtant les choses changèrent. Un jour, une aiguille apparut au-dessus de toutes les bulles. Une aiguille immense, guidée par une main invisible, qui se mit à percer toutes les bulles une à une sans pitié. Certains résidents tombèrent en bas. D'autres tombèrent en haut. Certains tombèrent à gauche. D'autres tombèrent à droite. Aucun de nous ne chercha à en rejoindre un autre. Chacun développa son monde de son côté.

 

Au bout de quelques années, certains d'entre nous prirent l'initiative de rencontrer les autres. J'en étais. Mais je n'agissais que par instinct. Nous avions des préparations incroyables à faire. Nous étions prêts à voyager jusqu'au bout du monde. Aucun de nous ne savait communiquer, mais nous allions tous dans la même direction. Quelque chose avait changé. Nous étions prêts pour ressentir quelque chose. Au cours du voyage, certains d'entre nous développèrent le langage. Certains maîtrisèrent le feu. D'autres ne purent rien faire. Ils étaient condamnés à ne jamais pouvoir rien faire. Nous ne le savions pas encore, mais eux le savaient. Ils n'auraient que la pensée. Je n'ai eu que ma pensée. J'ai vu tout se dérouler sans jamais pouvoir communiquer, sans jamais pouvoir intervenir. J'ai marché derrière les autres. J'ai marché avec eux, et sur le chemin, nous en rencontrions comme nous : ceux qui savaient communiquer, ceux qui ne savaient pas communiquer. Les premiers allaient devant. Mes frères allaient derrière. Nous continuâmes notre route jusqu'au bout du monde. Le bout du monde était indestructible. C'était un mur, un mur gigantesque qui ressemblait à un océan translucide dressé devant nous. Le monde était toujours une bulle. Nous nagions dans une bulle. Petit à petit, ceux qui savaient communiquer apprirent à manier la bulle.

 

Ils construisirent d'immenses cités. Ils se déplaçaient rapidement grâce à des canaux de fer creusés dans la bulle. Aucun d'eux n'osât creuser un canal de fer sortant de la bulle. Les extrémités de la bulle étaient un lieu tabou. Seuls les autres, seuls ceux comme moi devaient vivre aux extrémités de la bulle. Si jamais un jour la bulle ne voulait plus nous accueillir, elle s'en prendrait à nous en premier. Nous ne pouvions que penser. Aucun de nous ne mourût. Aucun de ceux qui savaient communiquer ne mourût. Nous n'avions besoin de rien. Nous étions heureux. Nous nous regardions. Ceux qui savaient communiquer ne nous regardaient pas. S'il advenait qu'on passât sur leur territoire, ils détournaient le regard. Bientôt nous ne le fîmes plus. Nous restions aux extrémités de la bulle, là où le mur qu'elle formait était visible.

 

Un jour, une aiguille apparut, guidée par une main invisible. Elle ne s'en prit pas à la bulle. Elle était dans la bulle. Je la vis le premier, et je courus. Je courus comme mon instinct me le disait. Elle ne me poursuivit pas. Elle trouva d'autre proies. Elle décapita plusieurs de ceux qui ne savaient pas communiquer. Elle disparut sept jours après être apparue. Les extrémités des bulles n'étaient que des champs ensanglantés. Toutes nos fleurs étaient devenues des roses rouges. Nos pas nous guidèrent tous au même endroit. Tous ceux qui ne savaient pas communiquer se retrouvèrent. Et quelque chose changea encore. Chacun de nous pouvait comprendre les autres. Et au devant de la ruine de nos frères, un seul sentiment avait pu nous rassembler tous au même endroit : la rage.

 

 

 

Merci beaucoup à ceux qui ont lu.

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Ton histoire de bulle m'a complètement subjuguée.

 

Je veux connaître la suite!

Je veux continuer a te lire!

Je veux je veux je veux!

 

*fait sa capricieuse*

 

Et sinon, j'avoue qu'au début, voyant le paquet à lire jme suis dite "Humpf, pas ce soir, j'ai mal aux yeux".

Puis j'ai lu une phrase.

J'en ai lu une deuxième.

etc.

 

Les phrases sont courtes. Le style est simple. Le rythme par contre est rapide (je trouve, en tout cas dans ma tête).

 

Ton histoire est bien ficelée. On sait tout et rien en même temps. On imagine tellement de choses, on a envie de savoir tout en étant sûr qu'on saura mais que peut être, il est possible de se tromper. J'aime cette sensation.

 

Ca me fait penser à un auteur mais je ne retrouve pas le nom ni même l'oeuvre.. Ca me reviendra peut être pendant la nuit!

 

Et donc voila. J'aime vraiment ton histoire de bulle et j'espère sincèrement pouvoir te lire à nouveau!

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J'ai trouvé ton histoire subjuguante. Ton monde de bulle marie à la fois une représentation original de la vie et le classique développement d'une espèce. L'univers et le contexte sont bien posés, le suspense commence à se créer autour de cette aiguille fatale et du devenir de ces bulles mises à part.

Je rejoins donc Cephi, je veux moi aussi savoir la suite, ce que vont devenir ces bulles qui ne savent pas communiquer.

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