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[concours 2014] Coelacanth


Saekun
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Fiche

 

Titre :Cœlacanth

Titre original: シーラカンス/Shiirakansu

Mangaka: Kayoko Shimotsuki

Année de parution : 2007

Prépublication: Bessatsu Friend (Rose & Wolf, Life, Mars, A Fleur de Peau…)

Editeur VO : Kodansha

Editeur VF: Soleil Manga (2012)

Genres: drame, policier (thriller), fantastique

Nombre de volumes : 2 (terminé)

 

Introduction

 

À l’image de la créature des abysses dont il porte le nom, Cœlacanth s’éloigne quelque peu des standards habituels du genre Shojo auquel il appartient. Oscillant entre thriller, drame et fantastique, cette œuvre s’annonce sombre et mystérieuse.

 

 

Histoire

 

Un matin, tous les élèves d’un lycée sont convoqués pour une assemblée durant laquelle le directeur leur annonce qu’un professeur, Mr Mogi, a été assassiné. Une nouvelle qui semble bouleverser tous les élèves, excepté Hisano Satomi. Apparait alors devant elle un mouton qu’elle seule peut voir et qui lui reproche d’être sans cœur.

Dans la journée, la jeune fille et son camarade de classe Kentarô sont convoqués chez le directeur et interrogés par la police qui souhaite savoir quel genre de personne était Mr Mogi. En sortant du bureau Kentarô ruse pour récupérer les affaires que le professeur lui avait confisquées. Notamment un magazine dont la couverture montre une écolière devant un bâtiment en feu. Cette enfant se révèle être Hisano. On apprend alors qu’elle aurait dû se trouver dans cet immeuble si, en rentrant de l'école, elle n'avait pas été renversée par un jeune garçon à vélo couvert de sang. Celui-ci s’étant enfuit en laissant dernière lui un objet en forme d'écaille de poisson que la petite fille garda comme porte bonheur.

Un peu plus tard dans la soirée, Hisano rencontre un jeune homme possédant un poudrier en forme de poisson auquel l'écaille trouvée dix ans plus tôt semble appartenir...

 

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Personnages

 

Hisano Satomi

L’héroïne orpheline au passé difficile.

 

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Lycéenne introvertie, Hisano a perdu ses deux parents l’un après l’autre et vit à présent avec la seconde épouse de son père et ses deux petits demi-frères. Elle a des hallucinations (?) prenant l'apparence d'un mouton. D’apparence fragile elle se révélera plus forte qu’il n’y parait.

 

Yukinari Yanagi

Le beau gosse entouré d’une aura de mystère et de danger.

 

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Un « escorte boy » au regard froid et au sourire énigmatique. Un peu plus âgé qu’Hisano, il semble avec un lien avec l’incident survenu 10 ans auparavant.

 

Le mouton

Le sarcastique pas si méchant dont le rôle est de mettre à nu les sentiments de l’héroïne.

 

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Une hallucination ( ?), sorte de représentation du subconscient d’Hisano. Un personnage mystérieux, dont les apparitions sont à la fois mignonnes et inquiétantes limite lugubre.

 

Kentarô Kohara

L’éternel gentil ami-garçon amoureux en secret de l’héroïne.

 

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Un camarade de classe d’Hisano. Enjoué il apparaitra plus réfléchi qu’il en a l’air, n’hésitant pas s’investir pour faire éclater la vérité ou pour protéger Hisano.

 

Kurumi Shimizu

La fille au faux-sourire, celle dont il faut se méfier.

 

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Une étudiante en médecine, proche de Yukinari. Sous son apparence calme et sûre d’elle, elle dissimule quelque chose.

 

 

Critique

 

[Développement]

 

Au premier abord Coelacanth présente toutes les caractéristiques du shojo. On y retrouve une héroïne au passé lourd, plutôt solitaire, et qui un soir rencontre un beau ténébreux qui va changer sa vie… Et pourtant ce titre est unique en son genre. Sombre et intriguant il réveille le Shinichi Kudo qui se cache dans chacun de nous... ou pas.

 

L’histoire débute avec la mort d’un professeur et l’enquête qui s’en suit, mais le cœur de l’intrigue évolue autour du drame qui s’est déroulé 10 ans auparavant. Oscillant entre passé et présent, illusion et réalité, Coelacanth est un vrai puzzle. Au fil de la lecture on a des suspects et des soupçons, sans toutefois comprendre et sans savoir où toute cette histoire va-nous mener. À la fin du premier tome on devine des connexions entre certains faits et personnages, mais cela nous pousse seulement à nous poser encore plus de questions. Le mystère reste entier et ne se dévoile qu’à la fin du second tome. L’auteur a su préserver le suspens, un point non négligeable lorsqu’il est question de « thriller-manga ».

 

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Du sang. Un enfant avec un couteau à la main. Un adulte agonisant. Pas d'erreur c'est bien un shojo...

 

Avec un scenario plutôt original, Cœlacanth sort des sentiers battus. Sous couvert d’une intrigue policière, Kayoko Shimotsuki traite de sujet sérieux et de drames humains (cf point thèmes abordés). Les scènes, souvent tristement réalistes, sont poignantes, mais sans jamais tomber dans le cliché. Le côté angoissant du manga est par moment atténué par une touche de romance et quelques passages humoristiques ce qui donne à l’œuvre une atmosphère particulière.

 

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Quelques petits moments d’humour grâce au personnage de kentarô

 

Une dernière remarque avant de passer aux personnages. Avec un développement de l’histoire assez tortueux, Cœlacanth peut toutefois sembler confus par moment. Je ne peux donc que conseiller de ne pas s’arrêter à cela et de lire les deux tomes à la suite.

 

[Personnages]

 

En dépit d’un temps de récit assez court, les différents personnages sont bien développés. Loin d’être fades, ils sont assaillis par le doute, la douleur, l’amour et pour certain par la haine. Au fil des deux tomes on voit se dessiner une vraie évolution. Après quelques péripéties et malgré tout ce qu’ont subi les différents personnages le manga fini sur une note plutôt optimiste.

 

«Nous ne sommes plus des enfants dont le seul recours est de pleurer.»

 

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Un dernier point sur le Mouton. Une hallucination( ?) né du sentiment d’abandon éprouvé par Hisano après la mort de son père. Un personnage à part entière qui permet à l’auteur de faire entendre la voix intérieure de la jeune fille. De dévoiler ses pensées les plus profondes, ses doutes et ses peurs. Avec ses mimiques et ses répliques cinglantes, le Mouton est le personnage le plus charismatique de l’œuvre. Un véritable ovni sans qui ce manga perdrait de son originalité.

 

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[Graphismes]

Question graphismes, le trait de Kayoko Shimotsuki est tout en finesse. Épuré, avec toujours cette touche de mélancolie. Un sentiment que l’on retrouve d’ailleurs dans les tons pâles des couvertures. Les mouvements sont fluides et bien retranscrit. Le style est simple, mais reste expressif. Les personnages de Kayoko Shimotsuki ne sont pas lissent. Leurs visages et plus particulièrement les yeux et la bouche reflètent toutes leurs émotions. L’auteur joue avec les ombres et les noirs intenses et le rendu est plutôt réussi. Le mouton, par exemple, apparait le plus souvent sur fond noir ce qui accentue son côté inquiétant.

 

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[Thèmes abordés]

 

Du côté des thèmes sous-jacent on retrouve sans surprise, n’oublions pas qu’il s’agit d’un shojo, les problèmes existentiels typique de l’adolescence : premier amour, mal être, ect... Hisano se sent différente des autres, comme s’il lui manquait quelque chose. Tout comme bon nombre d’adolescents, notre jeune protagoniste a bien dû mal à trouver à sa place dans ce monde, que ce soit au sein de sa famille ou au lycée.

Ce qui fait l’attrait de ce titre ce sont les autres sujets plus complexes et plus sombres abordés par l’auteur, tels que le délaissement d’enfant, la maltraitance, le deuil, les relations familiales avec notamment les difficultés des familles recomposées, ou encore la culpabilité. C’est en ça que Coelacanth fait partie de ce que je ne nomme « Shojo sérieux ». Un scenario plus mûr et plus sombre que dans un shojo classique et un récit qui tend vers un certain réalisme ou du moins qui n’est pas idéaliste.

 

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Bilan

 

Réussissant sans peine à plonger le lecteur dans le récit et à distiller un certain suspens jusqu’au dénouement, Kayoko Shimotsuki nous offre une œuvre intrigante chargée d'émotion sans tomber dans le pathos. Dramatique et esthétique, Coelacanth mérite sa place sur vos étagères.

 

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Cœlacanth ce n’est pas que drame et douleur… c'est aussi ça

 

Bonus

 

Pas la peine de le cacher je sais que vous brûlez d’envie de savoir ce qu’est un "Cœlacanthe" ! Après des heures de recherches intensives se résumant à un click sur le lien qui ouvre la porte de tous les savoirs, j’ai nommé mon très cher ami Google, je peux vous affirmer une chose: il s’agit d’un poisson. Mais pas n’importe quel poisson, c’est une légende vivante, une créature vieille de millions d'années que la communauté scientifique à longtemps cru éteinte. Un gentil ( ?) petit monstre de près d’1m50 de long dont l’apparence est restée quasiment inchangée depuis 65 millions d’années, ce qui lui vaut d’ailleurs le surnom de "fossile vivant". Autre chose à savoir : le cœlacanthe nage très mal à cause de ses nageoires qui comportent des os et qui ne sont pas adaptés à la taille de son corps. Il se déplace plutôt comme un vertébré, en bougeant ses « membres-nageoires » à tour de rôle.

 

Dans le manga, l’écaille du poudrier n’est donc pas la seule référence à ce célèbre poisson. Tout comme le cœlacanthe les personnages ont dû mal à trouver leur place. Ils se sentent différents. Comme inadaptés à leur environnement. Ce qui ne les empêchera pas de continuer à « nager » et d’avancer.

 

 

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Mieux vaut finir sur une image du fameux poudrier parce qu'un Cœlacanthe c'est pas très beau à voir...

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oups erreur...j'ai voulu modifier le message et j'ai cité à la place... :desp:

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J'aime bien ton article. Je pense que si tu intégrais ce qui est écrit entre parenthèses directement dans le texte, ce serait plus fluide et moins maladroit.

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Oui tu n'as pas tord Drei-M je vais corriger ça ^^ Merci.

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