Orange Mécanique

 

Synopsis Allociné:

 

"Au XXIème siècle, où règnent la violence et le sexe, Alex, jeune chef de bande, exerce avec sadisme une terreur aveugle. Après son emprisonnement, des psychanalystes l'emploient comme cobaye dans des expériences destinées à juguler la criminalité..."

 

 

Sorti en 1971, Orange Mécanique est un film culte de Stanley Kubrick. Oeuvre dérangeante délivrant un message dont il n'est pas évident de décrypter toute la profondeur, le film aborde l'un des thèmes favoris du cinéaste, l'Homme avec un grand H.

 

On parle ici avant tout de son existentialisme. On est tous d'accord pour dire qu'Alex et ses droogies commettent des actes d'ultra-violences qui mériteraient un juste châtiment (agressions grautites, viols, drogues, ect). C'est ce qu'il finit par arriver à Alex, qui va se retrouver en prison. Jusque là, Alex était un homme à part entière. Certes, il était capable des pires choses, mais il l'avait décidé de lui-même, en son âme et conscience. A ce titre, le leader des anciens Droogies est à ce stade du film un être libre, un être qui répond à ses propres besoins et pulsions.

 

Las de son séjour en prison, il entend parler d'un programme qui permettrait en 15 jours de se faire libérer. Le traitement encore expérimental rendrait tous les sujets 100% innocents. Alex doutant de son efficacité, et aveuglé par son désir de liberté, décide de participer au programme.

 

Ci-dessous la suite de mon analyse personnelle qui contient des spoils.

 

 

 

On le force à regarder des séquences d'ultra-violences sur un fond de musique de Ludwig Beethoven, qu'Alex adorait (la 9ème symphonie).

 

Ce programme finira par lui ôter le choix d'être mauvais, les scènes répétés d'ultra-violence sur fond de Beethoven le dégoûtant. Ainsi, Alex ne pourra jamais choisir d'être un jour quelqu'un de bon, aux choix respectables: il y sera forcé, ses pulsions étant neutralisées.

 

Dès que l'envie de commette un acte d'ultra-violence lui traversera l'esprit, l'envie de vomir lui prendra automatiquement, écoeuré par sa propre pensée. Il en est de même lorsqu'il assiste ou subit l'ultra-violence. De même, il n'éprouve plus aucun plaisir à écouter sa chanson favorite (qui lui donne l'envie de se suicider), ni de désir charnelle apparemment...

 

2nd chose abordée, la politique. On nous démontre clairement qu'un homme politique (ou pas de toute manière) est prêt à tout pour s'attirer les faveurs de son public, même à briser la vie d'un homme. On peut s’interroger sur la fin du film, vraiment spécial: est-ce qu'Alex est vraiment "guéri" comme il le dit lui-même ? Va-t'il pouvoir laisser libre court à ses pulsions, à nouveau ? Ou va t'il se laisser gouverner toute sa vie par ses "choix" sans pouvoir rien y faire ? Mystère... Chacun est libre de l'intéerpreter comme il le souhaite !

 

Ce qu'il faut retenir dans ce film, ce n'est pas le fait qu'Alex ait plus ou moins mérité son châtiment, non. Alex est là pour servir le sujet abordé dans le film, tout comme l'homme politique. Ôtez le choix à des hommes respectables aurait eu moins de sens, il s'agit là de mon avis bien sûr.

 

 

 

Orange Mécanque est à voir absolument. Son étiquette déconseillé au moins de 16 ans n'est pas présente pour rien, même si je pense que beaucoup d'entre vous pourront supporter le film sans tourner de l'oeil. Un message de fond excellent, des acteurs vraiment bons même si on suit principalement la performance d'Alex, un esthetisme particulier propre à Kubrick... Bref, j'ai adoré et vous le conseille fortement ! I'm singin'in the raiiiiiiiiiiin !

 

Modifié le 6 août 2011 par Neko-Yomigues

J'ai vraiment adoré, je l'ai vu que très récemment, mais c'est vraiment un film à voir. J'ai déjà donné mon avis, je vais donc le copier/coller :

 

" Pour ma part, hier soir j'ai vu Orange mécanique, que je n'avais encore jamais vu, et beh dis donc, il a beau être vieux comme film, un pur film, il te met des claques dans la gueule tout le long. Malcom McDowell qui joue le rôle de Alex (le héros) est juste excellent, il intègre à merveille le jeune fou "psychopathe" fan de musique classique qui cherche juste à s'amuser en ne respectant rien (en plus on dirait le sosie de Mark Hamil xD). Bref, c'est pas un film tout public, il est dur, assez violent, vulgaire mais très intéressant. Il montre bien la souffrance humaine, que ce soit celle du héros ou celle des autres. Le héros ayant commis des méfaits, il subit une peine assez incroyable. Le film est accompagné tout le long des musiques de Betthowen, et la façon de parler de tous les personnages est surjoué et les discours sont juste magiques, qui donne un air de pièce de théâtre.

Enfin, j'ai trouvé ce film incroyable, il dénonce énormément de chose sur la société humaine et le comportement humain. A voir. "

 

Bref, ce film est une tuerie, qui malgré le fait qu'il soit vieux, se laisse regarder sans aucun problème. Merci Yomi pour le topic, tu m'as devancé :mwhaha:

Modifié le 6 août 2011 par Fubuki

Haha je voulais faire ce topic depuis un moment en fait. J'en avais discuté un peu avec Kermir sur la Shoutbox, et on s'est vite rendu compte qu'il n y avait qu'un seul Kubrick dans la partie 7 ème art, à savoir Full Metal Jacket.

 

Puis après j'ai un peu zappé, et quand j'ai vu dans "les films vus récemment" que tu l'avais vu, je me suis dit qu'il serait temps de faire un topic dessus ^_^

As-tu déduis quelque chose de particulier concernant la dernière scène du film ? Je dois admettre qu'elle m'a laissé un peu perplexe au départ ^^;

Bah pour moi la dernière scène du film c'est un peu :

 

 

Au final, il a beau avoir commis des méfaits, des actes horribles, avoir soufferts de manière assez tragiques en prison, pendant le programme pour le faire devenir "gentil", tu en déduis que l'être humain est tout simplement pourri. Je savais pas trop quoi penser à la fin, ok il paye pour ce qu'il a commis, mais bon après son programme de réhabilitation, tu vois tous les personnages du film revenir à la charge pour se venger, ce qui est d'un certain point de vue, légitime, si on se met à leurs places. Mais bon quand on voit tout ce qu'il a enduré, en tant que spectateur neutre on se dit, que c'est un peu trop, qu'il a déjà assez souffert. Et a la fin, quand il est à l'hôpital et que le Ministre vient lui rendre visite, on est d'un côté soulagé pour lui, le ministre a besoin de lui pour garder sa place au sein du Gouvernement, il est assuré d'avoir un bon poste avec un bon salaire, il sera donc seul, plus besoin de ses parents, il a le ministre dans sa poche, et s'il est véritablement guéris comme il le dit à la fin du film, il recommencera (peut-être, sûrement même) à agir comme autrefois, car il en a bavait. C'est un cercle vicieux au final, ca montre la perversion humaine, ce que l'homme est capable de faire.

 

 

Bref, bien psyché ce film, mais il déchire.

Ca c'est THE FILM que j'ai toujours pas vu et qu'il faut absolument que je vois !

Me semble que c'est l'un des premiers (le premier ?!) film à avoir été critiqué à cause de sa violence non ?!

Genre la scène avec le SDF est ultra connue quoi!

 

Bref faut vraiment que je le vois >.<

Je ne sais pas si c'est vraiment la violence du film qui a été critiqué... Je dirais plutôt que c'est le côté "gratuit" des attaques de la bande à Alex qui a dû choquer. D'habitude il y a une raison, un but précis lorsqu'un personnage fait preuve de violence (je vais prendre le premier exemple qui me vient en tête avec le film de psychose, sorti 11 ans auparavant). Dans psychose, il s'agit d'un meurtre dont je ne révélerais évidemment pas le mobile.

 

Dans Orange Mécanique, on assiste au fameux passage à tabac que tu évoques avec le clochard, à un viol puis à une autre attaque qui conduit Alex en prison. Ce qui a pu être critiqué, c'est le fait que la violence ici amusait les héros du film. C'était pour le fun, et non pas avec un objectif plus précis.

 

Bon après je peux me planter complètement, je t'avouerais ne pas avoir fait de recherche pour te fournir ma réponse, c'est juste un analyse personnelle.

Je te conseille vraiment de le voir en tout cas, très grand film, un classique si je puis dire !

Au fait Yomi, tu m'as posé une question dans ton précédent post, j'y ai répondu, ca répond bien à ta question ? C'est en accord avec ton ressenti du film ?

J'ai interprété la fin de la même manière que toi.

 

Par contre, j'ai déduis autre chose concernant l'humain:

 

 

Je pense que ce que Kubrick veut montrer en plus du cercle vicieux qu'engendre la haine (le besoin "légitime" de prendre sa revanche), c'est qu'un homme, aussi pourri ou bon soit-il, reste un homme comme un autre tant qu'il possède la capacité de faire des choix bons ou mauvais. Kubrick met sur un pied d'égalité tout le monde: enflure de la pire espèce ou bon samaritain: aucune importance, fondamentalement, ce sont tous les deux des êtres humains qui agissent selon leurs pulsions.

 

Il veut aussi prouver à quel point il est vain de vouloir changer la nature d'un homme: on ne change jamais. Le traitement sur Alex ne marche qu'un temps, puisqu'à la fin du film il semble bien reparti pour redevenir ce qu'il était déjà. Comme tu le dis toi-même, il reste pourri, tout comme on peut en déduire qu'un homme bon reste bon jusqu'à la fin de ses jours (même s'il y a parfois des exceptions à la règle).

 

Ça c'est pour le côté existentialiste du film. Sinon il a visiblement une dent contre les politiciens, les représentant comme prêt à tout pour conquérir leur lectorat.

 

 

 

 

Il s'agit là bien sûr de suppositions, peut-être que Kubrick voulait faire passer autre chose encore, allez savoir... Mais c'est ça qui fait de ce film un classique: toute l'encre que l'on peut encore faire couler dessus aujourd'hui. Bref, je rejoins pas mal ton avis Fubu même si je ne mets pas tous les Hommes dans le même sac.

Modifié le 30 août 2011 par Yomigues

J'ai peut-être un peu exagéré ma façon de décrire ma façon de penser vis à vis du film, car en lisant ton Spoiler, je pense pareil, j'ai juste oublié de mentionné cette partie sur "l'égalité". Bref, on pense pareil du film grossomodo ;)