Salut les Otacuculs :)
Aujourd'hui, je viens partager mon projet de roman, eehehe, pour le moment j'ai écris les premiers chapitres, j'en posterais d'autres si ça vous plaît!
_.·°·._Pieuto_.·°·._
Naissance d'un Immortel
Livre I
Chapitre I
Ouvrez les yeux !
Encore un verre.
Alors qu'un amas de gobelets commençait à se former à côté de lui, Khreim se resservait encore et encore de ce précieux liquide brun, véritable remède pour oublier. Oublier la peur, oublier la panique, oublier ce frisson qui lui avait parcouru le dos il y a une heure. Une vérité terrible, que beaucoup oublie, mais qui reste pourtant universelle. En regardant du coin de l’œil le réveil, il marmonna dans sa barbe naissante quelques mots intangibles, signe de son manque de lucidité. 5H00. Il fallait se lever bientôt, recommencer une autre journée, une routine qui commençait à lui peser sur le moral. Il tituba en approchant de son lit, et n'eut même pas le temps de se tourner pour choisir une position confortable que Morphée le pris en otage.
La sonnerie assourdissante du réveil le réveilla aux alentours de 6H30. En se levant, il remarqua que le bruit sourd qui résonnait ne venait pas de son réveil, mais tout simplement de sa tête. Il jura. Et, comme d'habitude, comme une sorte de rituel, Khreim se promit de se coucher plus tôt la prochaine fois, chose qu'il savait n'arriverait pas. Khreim était étudiant en environnement. « Au moins, ça fait pas cliché » se répétait-il sans cesse, comme pour se rassurer que la voie qu'il avait choisi d'emprunter valait le coup. Mais bon, comme tout le monde, ça incluait toujours le même schéma, se lever, travailler, rentrer, dormir. Pas un programme des plus fantastiques à l'horizon. Pas d'aventures, pas de monstres à tuer, de princesses à sauver, pas de super pouvoir. « Si tu choisis un métier à responsabilités, tu auras du pouvoir ». Oui, m'enfin bon, c'est pas vraiment le pouvoir dont Khreim rêvait. Lui ce qu'il voulait, c'était se battre, être connu, dans le monde entier, pour ses exploits de guerrier, ou de mage, enfin je ne sais quoi d'un temps soit peu classe, pas être le champion du monde de pétanque. Mais surtout, ce qu'il voulait par dessus tout, par pur égoïsme mais aussi par crainte pour l'après, c'était vivre éternellement. Car oui, il avait une peur bleue de la mort. Elle le rongeait, nuit après nuit, le faisant sursauter encore et encore, toujours de la même façon. D'abord, ce sentiment de se dire que la mort, ce n'est pas si effrayant après tout, chaque jour, des personnes meurent, dans les jeux, on tue, on égorge, on décapite, alors bon, pas de quoi en chier un œuf. Puis, le rapport à soi-même. Et oui, c'est moi qui vit cette vie là, personne d'autre, ce sentiment de pleine conscience du Soi, cette soudaine révélation : une fois mort, je fais quoi moi ? Est-ce que c'est comme quand je dors ? Est-ce que je pars à jamais dans un monde de rêve où je ne ressens rien ? Est-ce qu'au contraire, c'est la fin, le noir complet, l'éternité sans pouvoir parler, voir, penser, ni même réfléchir ? Cette fatalité, Khreim ne pouvait la supporter. Elle était bien trop dure à accepter. Pourquoi aurait-il à mourir ? Il ne le méritait pas. Il était assidu en cours, plutôt sérieux, intéressé, il était gentil, avait une bonne bande de pote, alors pourquoi devrait-il un jour finir cette vie ? Même si elle était chiante et monotone, plate et sans grande activités qui sortent de l'ordinaire, il aimait cette vie, car elle était belle. Mais ça, personne ne semblait le comprendre. Personne ne semblait accorder de l'importance à cette mort. Comme si tous l'avaient acceptée. Comme si il était normal de mourir.
En repensant à ça, Khreim avala de travers. Il n'aimait vraiment pas avoir ce genre de pensées, et pourtant, elles revenaient sans cesse. Il s'empressa de se préparer, et quitta son 20m² situé à quelques centaines de mètres de son école. En retard, comme d'habitude, il marchait sur le petit sentier de terre qui le conduisait vers une nouvelle journée assis à ne rien faire. « Si ça continue, je vais choper des hémorroïdes, c'est sûr ». Cette info, il la tenait de sa professeur de Français, au lycée, mais il n'était jamais vraiment allé vérifier. « Eh oui, certaines connaissances sont innées », pensait-il. En cours, il écoutait d'une oreille distraite le blabla de fond que représentait la leçon du jour, parce qu'il était trop préoccupé à faire rire l'assemblée, ou à faire des concours de répliques cinglantes avec ses potes. Ça c'était une activité qu'il aimait bien. Faire rire. La vie se représentait comme autant d'opportunité de faire son one man show, alors il s’efforçait d'avoir sans cesse le jeu de mot adapté, ou la référence du moment. Du coup, ça faisait de lui un type relativement apprécié. Plus comme le type complètement taré et marrant que le type intelligent qui s'impose par son savoir. Mais bon, il préférait ça, vu que c'était relativement moins fatiguant. En fait, au plus profond de lui, il savait pourquoi il faisait ça. Son but caché, outre le fait qu'il adorait plaisanter, était avant tout que les autres se souviennent de lui. Il voulait marquer les esprits, savoir qu'on pensait à lui. Une sorte d'égoïsme qu'il cachait bien. Non pas qu'il était narcissique, mais encore une fois, pour devenir en quelque sorte une légende, pour insérer son nom dans l'Histoire. Et pour ça, il avait de l'ambition.
Un jour, alors que Khreim travaillait, pour une fois, à la bibliothèque universitaire, un drôle de type trébucha et se vautra de tout son long à côté de lui. Son premier réflexe fut évidemment de rire, mais, sentant une culpabilité naître en lui, il aida néanmoins ladite personne à se relever. C'est alors qu'il remarqua le livre qu'elle tenait contre elle, comme un trésor à ne pas perdre : « Le Mythe de Soruk'kran : L'Immortel ». C'était un vieux livre, que Khreim avait déjà lu, qui racontait l'histoire d'un type lambda devenu dieu par l’enchaînement d’événements inattendus et complètement farfelus. A l'époque d'ailleurs, Khreim se demandait si l'auteur n'avait pas consommé quelques substances « magiques » pour s'aider à trouver l'inspiration. Et puis après tout, ce livre là, ce n'était qu'un ramassis de conneries bonnes à faire rire les plus éclairés. Pourtant, une chose dérangeait Khreim. Il se souvenait d'un passage qui l'avait particulièrement marqué. Soruk'kran, le protagoniste, avait juré s'élever au rang de divinité en découvrant les clés et les chemins qui y conduisaient. Et si le secret de la longévité n'étaient pas cachés de par le monde ? Et si la réponse à la mort était caché au fond de je ne sais quelle grotte ou autre crypte perdue ? Khreim ria en son fort intérieur, se mit une frappe sur le côté de la tête et tâcha de se reconcentrer. « Tu m'avais habitué à moins con que ça quand même, et surtout moins superstitieux » se dit-il, en proie à une certaine forme de schizophrénie largement répandue chez ceux qui s'engueulent eux-mêmes lorsqu'ils font n'importe quoi. « Non mais tu y crois sérieusement ? Après tout ce qu'on est capable de faire avec les technologies actuelles, tu penses vraiment que le secret de l'immortalité est écrit sur un vieux rouleau de parchemin, bien sagement enfermé dans une bibliothèque protégée par un chevalier millénaire ? Ah ! Il faudrait peut être que j'arrête les madeleines, je crois que ça porte atteinte à mes capacités mentales. » Malgré ce combat intérieur contre lui-même, une force supérieure à toutes celles déjà en place lui ordonna de se lever, et d'aller choper ce bouquin coûte que coûte, afin d'en avoir le cœur net. Il allait le relire, encore une fois, en espérant, cette fois, trouver un indice sympa.