Chronique Japonaise

Bonsoir, je vais vous parler de Chronique Japonaise de Nicolas Bouvier.

 

 

Bouvier est un auteur suisse, originaire du canton de Genève (et non pas de Berne, vu?) né en 1929 et mort en 1998, il est parti après avoir fini ses études universitaires.

 

En 1953, il part avec son ami Thierry Vernet de Belgrade dans sa Fiat topolino, avec son appareil photo, les "essais" de Montaigne, ce voyage le mènera à Kaboul ou son ami finit par rentrer. Lui continus son périple pour se rendre en Chine mais il doit renoncer pour des raisons administratives. Il part alors vers Ceylan qu'il rejoint en 1954, ce voyage est raconté dans son livre le plus connu: "L'usage du monde". Malade, il frisera la folie et la mort dans ce pays qu'il ne supporte pas. Cette errance de 7 mois est narrée dans "Le poisson-scorpion". En 1955, il s'embarque dans un bateau pour le Japon. Il y vivra un an, rentrera en Suisse, puis y retournera en 1964 avec sa femme et ses enfants pour une autre année. Il y fera un autre voyage en 1970 pour l'Expo Universelle d'Osaka. Bouvier est auteur, journaliste, photographe. Il livre dans ce petit ouvrage ses impressions, réflexions, anecdotes, notes prises au vol. Des tranches de vie entrecoupées par des passages de l'histoire du pays, toujours contés avec tendresse et une grande objectivité, un style jamais méchant, parfois un peu ironique mais toujours plein de poésie.

 

Au XVIII éme, le voyageur Allemand Kaempfer (qui visite le Japon) conclut "que le système tout entier des Dieux du Shinto est un tissu si ridicule de fables monstrueuses et inacceptables que ceux-là même dont l'affaire est de les étudier ont vergogne de révéler ces inepties à leurs propres sectateurs et encore bien plus aux bouddhistes ou aux membres de quelques autre religion". Et je vous devine bien près de lui donner raison.

 

Question d'habitude et de latitude. Après tout, un Homme-Dieu né d'une vierge dans une étable, réchauffée par un âne et un bœuf, et cloué sur deux poutres entre deux voleurs par la volonté d'un père miséricordieux... Mettez-vous à la place du premier japonais qui a entendu cette histoire pour nous si familière!

 

Le Japon de 1955 n'est pas celui de 2012, Tokyo n'a pas encore ses gratte-ciels, Akihabara ne devait compter que deux ou trois échoppes vendant des transistors, ce sont de petites maisons de bois dans de minuscules ruelles, Le pays est encore fermé, il a beaucoup de peine à s'y habituer. "Si l'on ne peut plus guère progresser aujourd'hui dans l'art de se détruire, il y a encore du chemin à faire dans l'art de se comprendre." Il ne bredouillait que deux mots de japonais, glânés sur le tas...

 

Il découvrira ses voisins en les prenant en photo, réalisant des portraits. Il fera des petits articles pour les journaux locaux essaiera de découvrir ce pays, non pas comme les touristes qui cherchent "l'âme du Japon" pour la ramener en bouteille, mais comme un voyageur qui choisit de se laisser détruire pour mieux apprécier les miettes qui lui sont véritablement destinées.

 

J'ai adoré ce livre, le ton de l'auteur, comme un vieux conteur au coin de sa cheminée. Par contre, pour les amateurs de Maid Café, de Kawaii, neko girl ou d'Hatsune Miku, vous repasserez! On peut tâter d'un Japon plus authentique, encore plus inaccessible de nos jours.

 

Il n'est pas d'autre pays pour vous retirer avec tant de dextérité la chaise de dessous les fesses

 

Voilà, entre deux mangas, pour mieux comprendre nos amis nippons!

Wow! Ce livre m'a l'air tout simplement... génial! J'adore la citatio~~ Il me le faut absolument! Juré! Je me l'achète dans le mois de Septembre!

Voir avant, on peut le trouver neuf à 8 euro!

 

Un grand merci pour cette présentation car, franchement, je cherchai exactement un livre de ce genre! Merci beaucoup!